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Vers un changement de stratégie contre Daesh en Syrie ?

Vladimir Poutine et Barack Obama se retrouvent ce lundi à New York pour évoquer une coopération en Syrie [Yuri Kadobnov / AFP]

La menace grandissante de Daesh pousse les occidentaux à envisager une nouvelle stratégie en Syrie, avec le soutien de Moscou et Téhéran

 

Après quatre ans de conflit, la donne semble sur le point de changer en Syrie. Ce dimanche, l’Elysée a annoncé les premières frappes françaises sur le pays. Des raids aériens qui visent uniquement des positions stratégiques de Daesh. Car face à l’expansion grandissante du groupe jihadiste, et aux menaces qu’il entraîne dans la région comme dans le monde entier, un changement de stratégie semble inévitable. En déplacement à New-York, François Hollande a d’ailleurs estimé que la France «discute avec tous et n’écarte personne» dans la recherche d’une solution en Syrie. Une phrase qui, au-delà des bombardements, illustre le virage effectué par les Occidentaux.

 

 

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, qui se tient cette semaine à New York, les pays occidentaux ont montré qu’ils étaient à la recherche de nouveaux alliés pour contrer les jihadistes de Daesh. A commencer par l’Iran qui, depuis des mois, soutient militairement et financièrement la Syrie contre Daesh. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est ainsi affiché avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Celui-ci a également rencontré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, avec qui il a «discuté de la manière de contribuer à la fin» du conflit en Syrie, selon un communiqué.

Autre allié imprévu : la Russie. Vladimir Poutine, qui doit rencontrer ce lundi Barack Obama, a annoncé dimanche son souhait de mener «une action collective contre les terroristes». Un revirement de situation quelque peu inattendu quand on sait qu’il y a à peine un an Moscou était pointé du doigt, notamment par la France, pour son soutien à la Syrie. «La France a fait de la morale avant de faire de la diplomatie, regrette le chercheur Frédéric Pichon, auteur de ‘Syrie, pourquoi l’occident s’est trompé’, qui revient d'un séjour en Syrie. Agir ainsi avant aurait peut-être évité des dizaines de milliers de morts.»

 

 

Cette alliance inédite pose toutefois la question du sort de Bachar al-Assad. Ce week-end, à New York, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n’a plus fait du départ du président un préalable au lancement de pourparlers politiques sur la Syrie. «Il faut qu’une négociation se noue», a-t-il concédé. «Moscou, Washington et Paris ont compris que Bachar al-Assad n’était pas la priorité, estime Frédéric Pichon. La priorité est leur sécurité intérieure.» La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi assuré qu’il fallait «parler» avec al-Assad. Dimanche, le président François Hollande a néanmoins tenu à rappeler que le dirigeant syrien était «le principal responsable» des 250 000 morts recensés en quatre ans de conflits. Un allié encombrant, qui semble donc être un moindre mal à court terme. 

 

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