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Vers la fin des fuseaux horaires ?

Les horaires dans le monde sont devenus d’une affreuse complexité. [CC / geralt / Pixabay]

En finir avec les fuseaux horaires. Deux scientifiques américains proposent de ne plus utiliser ce système afin de faciliter le business, les communications et les transports à travers le monde.

Partant du principe que les horaires dans le monde sont d’une affreuse complexité, Steve Hanke et Dick Henry, deux chercheurs de la John Hopkins University de Baltimore, suggèrent, rien de moins, de fixer une seule référence de temps pour le monde entier, à savoir l’heure de Londres. Concrètement, quand il serait 15h à Londres, il serait 15h partout dans le monde.

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Dans ces conditions, ce serait aux habitants d’une région d’adapter leurs habitudes à ce «chiffre» horaire. Certains dineront ainsi à 2h du matin, l’air de rien, quand d’autres dormiront paisiblement à 14h30 sans aucun scrupule. Dans ce monde sans fuseau horaire, chacun continuerait à vivre évidemment en fonction du soleil pour se lever et se coucher. Mais savoir l’heure qu’il est à Tokyo ou Atlanta ne sera plus un sujet.

Des situations illogiques

Les deux chercheurs sont d’autant plus convaincus de leur proposition que, selon eux, le choix d’un fuseau horaire est souvent le fruit de «raisons politiques et parfois économiques» discutables sinon inexplicables. Et de fait, en 1949, la Chine a aboli ses fuseaux horaires pour ne conserver que l’heure de Pékin. La Russie jongle, elle, toujours avec la bagatelle de 11 heures différentes. L’Espagne vit à l’heure allemande depuis 1940. Plus récemment, la Crimée est passée à l’heure de Moscou est accuse désormais deux heures de décalage avec l’Ukraine voisine. En août dernier, la Corée du Nord a décidé de remonter toutes les horloges du pays d’une demi-heure, créant ainsi de fait son propre fuseau horaire… sans compter que le Népal dispose d'un fuseau horaire atypique, puisque décalé de 5h45 minutes par rapport à Londres. Bref, la logique ne règne pas.

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«L’heure solaire locale était très bien quand presque toute l'activité était locale» soulignent les deux chercheurs dans le Washington Post. «Mais aujourd'hui, une grande partie de l'activité est mondiale» plaident-ils pour défendre leur solution radicale. Ils en veulent pour preuve que l’Indonésie songe à supprimer deux de ses trois fuseaux horaires pour des raisons économiques et dépendre ainsi du même fuseau que Singapour. Samoa, fin 2011, s’est mis à l'heure australienne et néo-zélandaise, ses principaux partenaires commerciaux.

A 15h, ils dorment où ils travaillent au Japon ?

Bref, ces nouveaux fuseaux horaires simplifieraient la vie des habitants du monde. Sauf qu'à bien y réflechir, ce bouleversement provoquera de nouvelles problématiques. Comme celle des horaires légaux d’ouvertures des magasins qu’il faudra alors fixer de façon locale. Sans compter que ce nouveau système ne résoudra pas non plus notre capacité à calculer l’heure d’un pays lointain. A 15h, ils dorment où ils travaillent au Japon ?

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