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Daesh en perte de vitesse ?

A Palmyre, en Syrie, un soldat du régime a décroché le drapeau de Daesh, le 27 mars 2016. A Palmyre, en Syrie, un soldat du régime a décroché le drapeau de Daesh, le 27 mars 2016.[STR / AFP]

Les attaques perpétrées en Europe viseraient avant tout à compenser les défaites militaires de Daesh, qui vient de fuir Palmyre, en Syrie.

La semaine dernière, c’est Bruxelles qui était attaquée, perdant 35 personnes selon le dernier bilan. Quelques jours plus tôt, la police belge arrêtait Salah Abdeslam, recherché pour sa participation aux attentats de Paris, et les forces syriennes lançaient leur offensive pour libérer Palmyre. Autant de déconvenues pour Daesh, conduisant certains à voir dans les attentats de Bruxelles le sursaut désespéré d’un groupe sur le déclin.

Le «califat» menacé

En Syrie, les soldats de Bachar al Assad ont réalisé une avancée déterminante en reprenant la cité antique de Palmyre, aux mains de Daesh depuis mai 2015. La bataille, qui a duré une vingtaine de jours, a coûté au groupe jihadiste 400 soldats, son plus lourd bilan depuis son émergence dans le conflit, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

«C’est une victoire importante contre Daesh sur le plan militaire, explique Karim Pakzad, chercheur à l’Iris et spécialiste de la région, car la ville ouvre l’accès au désert, et de là, à la frontière avec l’Irak». 

L’armée irakienne a d’ailleurs elle aussi enregistré une progression importante. Après son retour dans Ramadi, ancienne troisième ville du pays, en décembre, elle est désormais sur le point de reprendre Mossoul, principal fief du groupe. «Le Premier ministre, Haïder Al Abadi, a réussi à rétablir le contact avec les chefs de tribus sunnites, dont beaucoup s’étaient alliés à Daesh, et qui commencent à se retourner», souligne Karim Pakzad. 

A lire aussi : L'Irak déploie des milliers de soldats pour reprendre Mossoul

Les forces kurdes ont également joué un rôle majeur dans le recul des jihadistes, que ce soit en Syrie, où elles ont repris Kobané, ou en Irak, où elles ont libéré Sinjar. Au total, le califat autoproclamé a ainsi perdu près de 40% de son territoire depuis début 2015. Enfin, plusieurs de ses leaders ont été éliminés par la coalition, comme ce week-end Abdel Rahmane Al Qadouli, considéré comme le numéro 2 du groupe terroriste. 

De nouveaux territoires 

«Daesh ne pourra pas résister plus de quelques mois en Syrie et en Irak, et les attentats sont clairement une réaction à cette situation», explique Karim Pakzad. L’objectif est en effet, pour Daesh, de rappeler à ses adversaires son pouvoir de nuisance. Une logique qui conduit également le groupe terroriste à se développer dans d’autres pays, profitant du chaos engendré par les conflits locaux. 

En Libye, Daesh est ainsi en position de force, comme en témoigne ses récentes offensives vers la Tunisie voisine. Les jihadistes se sont aussi renforcés au Yémen, s’engouffrant dans les brèches ouvertes par la guerre civile. Enfin, Daesh progresse également au Pakistan et en Afghanistan, où la concurrence avec les talibans peut aller jusqu’au conflit armé. Crier victoire sur le groupe jihadiste semble donc prématuré. 

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