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Tragédie grecque : acte II ?

Les Grecs en ont assez des mesures d'austérité. [ANGELOS TZORTZINIS / AFP]

Près d’un an après l’octroi d’une aide massive, les réformes entamées par le gouvernement grec peinent à satisfaire ses créanciers internationaux.

Doit-on craindre une nouvelle crise grecque ? Samedi, dans une lettre adressée à ses homologues européens, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalatos, a mis en garde contre cette possibilité alors qu’Athènes commence à manquer de liquidités. C’est pour éviter un tel scénario que les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles pour une réunion extraordinaire. Au programme : l’évaluation des réformes mises en place par le gouvernement grec et le possible allègement de la dette du pays, qui atteint près de 180 % de son PIB. Une sorte d’examen de passage pour la Grèce.

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Le gouvernement grec se retrouve dans une situation délicate où il doit satisfaire à la fois l’Eurogroupe, le Fonds monétaire international, et le peuple grec. Les deux premiers, principaux créanciers, demandent des économies de 5,4 milliards d’euros d’ici à 2018. Ils n’ont toutefois pas le même avis sur les mesures imaginées par Alexis Tsipras. Pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le pays a «pratiquement atteint» ses objectifs de réformes. D’autant qu’Athènes promet de nouvelles coupes dans les dépenses publiques si ces efforts ne portaient pas leurs fruits.

Mais pour la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, de tels ajustements ne sont pas «souhaitable», car cela mettrait encore davantage en péril un service public déjà défaillant. Le Fonds préconise plutôt des changements plus profonds. La réforme des retraites, qui a été adoptée cette nuit au Parlement, pourrait satisfaire les deux parties. Mais elle accentuerait un peu plus la rancoeur de la population. Ce texte, qui a provoqué une grève nationale ce week-end, cristallise en effet le ras-le-bol des Grecs face aux mesures d’austérité qui s’enchaînent depuis des années. Depuis 2015, Alexis Tsipras a en effet du affronter quatre grèves générales.

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A en croire le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, un véritable bras de fer comparable au scénario de crise de 2015 n’est toutefois pas envisageable. La situation européenne a en effet évolué depuis un an. Le continent est confronté à une crise migratoire sans précédent, dont la Grèce est un des acteurs majeurs. L’Union européenne n’a donc aucun intérêt a laisser Athènes s’enfoncer dans une situation  économique telle qu’elle ne pourrait plus assumer son rôle de pays d’accueil. Le gouvernement Tsipras peut d’ailleurs utiliser cette carte pour faire pression sur ses créanciers.

De plus, les Européens risquent de devoir gérer très vite une nouvelle crise avec le référendum sur une sortie de l’UE organisé le 23 juin prochain par la Grande-Bretagne. Autant dire que, d’ici là, le problème grec devra être résolu. 

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