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Le plan secret d’Al-Qaïda pour supplanter Daesh en Syrie

Ayman al-Zawahiri, le chef suprême d'Al-Qaïda qui a succédé à Oussama Ben Laden, filmé ici en 2005 par la chaîne d'information Al-Jazeera. [Al-Jazeera / AFP]

Le New York Times affirme que de hauts dirigeants de l'organisation terroriste Al-Qaïda au Pakistan auraient envoyé en Syrie une douzaine de leurs anciens combattants les plus chevronnés, afin de challenger Daesh sur son territoire.

Une décision qui s'expliquerait selon le quotidien américain par les sérieuses pertes subies par Al-Qaïda en Afghanistan ces dix dernières années en raison des frappes de drones de la CIA. À l'appui de ces affirmations, les témoignages obtenus par le New York Times auprès de différents responsables de services de renseignements européens et américains.

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Concrètement, les terroristes d'Al-Qaïda seraient décidés à s'engager dans une lutte sans merci contre Daesh, qui bien qu'il a été affaibli ces derniers mois, contrôle toujours d'importantes zones en Syrie. La mission des agents envoyés par Al-Qaïda sur place serait de préparer le terrain dans le but d'établir à plus ou moins long terme un état-major en Syrie, Al-Qaïda s'appuyant pour cela sur son allié local, le Front al-Nosra.

Ce serait un tournant décisif dans l'histoire de l'organisation. Comme le précise le New York Times, jusqu'à présent Al-Qaïda refusait l'idée de créer un «émirat» en Syrie et se limitait à soutenir localement le Front al-Nosra opérant dans le pays. En 2013, par exemple, Ayman al-Zawahiri, le chef suprême d'Al-Qaïda dont la tête est mise à prix 25 millions de dollars (environ 22 millions d'euros) par les Etats-Unis, avait déjà envoyé quelques uns de ses cadres former des combattants d'al-Nosra.

L'Europe également dans le viseur d'Al-Qaïda

Mais établir une présence plus durable en Syrie constituerait aussi pour Al-Qaïda une plateforme idéale afin de préparer des attaques visant l'Europe et plus largement l'Occident. L'organisation pourrait aussi recruter de nouveaux combattants en provenance des pays voisins que sont la Turquie, la Jordanie et le Liban.

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Si dans les faits Daesh et Al-Qaïda partagent le même objectif ultime de créer un «Etat islamique», les deux «frères ennemis» ont toujours utilisé jusqu'à présent des stratégies différentes. Ainsi, d'après les experts interrogés par le New York Times, contrairement à Daesh, Al-Qaïda cherche à renforcer son influence notamment au sein de groupes de l'opposition dite modérée contre les forces loyales au président Bachar al-Assad.

Enfin, parmi les possibles chefs d'Al-Qaïda qui seraient en Syrie le quotidien américain cite l'ex-colonel de l'armée égyptienne Saïf al-Adel, qui figure sur la liste des terroristes les plus recherchés du monde. L'homme est notamment soupçonné d'avoir commandité en 1998 les attaques à l'explosif des ambassades américaines à Nairobi (Kenya), et à Dar es Salaam (Tanzanie).

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