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2006-2016 : Daesh, une décennie d'horreur

En 2006, l'Etat islamique en Irak, qui allait devenir Daesh, naissait. [WELAYAT RAQA / AFP]

En quelques années, le groupe jihadiste local est devenu la plus grande menace internationale, même si son territoire se réduit peu à peu.  

Attentat-suicide, camion piégé, exécution collective… Les actes barbares rythment notre quotidien depuis maintenant plusieurs années. Avec souvent le même responsable : Daesh. De l’Egypte aux Etats-Unis, en passant par la France ou la Russie, le groupe jihadiste s’est imposé en une décennie comme la menace terroriste numéro un dans le monde. Pourtant, quand il est né, le 13 octobre 2006, il était encore loin d’être au centre des préoccupations internationales.
 

Horreur et communication

 
C’est dans un Irak encore en reconstruction après la guerre américaine contre Saddam Hussein que plusieurs groupes jihadistes (dont la branche locale d’al-Qaida) ont donné naissance à un mouvement ayant essentiellement pour but de déstabiliser le pouvoir en place et d’éradiquer la majorité chiite du pays. Très vite, ce groupe s’est démarqué par une violence inédite, poussant la maison mère, al-Qaida, à prendre ses distances.
 
 
Mais c’est en infiltrant un autre pays en crise, la Syrie, en pleine révolution arabe, que le groupe a changé de dimension. En 2013, le chef du mouvement, Abou Bakr al-Baghdadi, s’est établi sur les deux pays et a formé Daesh. Sous son impulsion, les jihadistes ont alors basculé littéralement dans l’horreur en brûlant vif des prisonniers ou en les écrasant encore vivants avec des chars. Surtout, ils ont donné à ces exécutions une dimension nouvelle à travers des vidéos, à l’esthétisme dérangeant, diffusées sur les réseaux sociaux. Une stratégie visant à terrifier les populations locales, faire réfléchir les forces étrangères et surtout séduire les jihadistes à travers le monde, pour qu’ils les rejoignent ou agissent dans leurs pays.
 
 
La grande force de Daesh a en effet été d’avoir su s’implanter dans de nombreux pays (Libye, Bengladesh, Nigeria…) et de frapper des pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis sur leur territoire, directement par le biais de certains de leurs citoyens. «Daesh a fait du jihad un fanatisme en puisant dans le Coran des éléments justifiant l’élimination totale des infidèles», estime Karim Pakzad, chercheur à l’Iris.
 

Daesh plie mais ne rompt pas

 
Ces attaques à l’étranger ont toutefois eu pour effet de rallier les nations occidentales contre le groupe. Depuis l’intensification des frappes de la Russie et de la coalition menée par les Etats-Unis, Daesh aurait ainsi perdu plus d’un quart de son territoire en Irak et en Syrie. Il a aussi dû tirer un trait sur de nombreuses ressources, notamment pétrolières.
 
 
Mais ce recul n’est pas sans conséquences. «Plus il est battu, plus Daesh se radicalise et tente de conquérir les esprits, explique Karim Pakzad. Il faut donc lutter contre lui sur le plan militaire, mais aussi politique et idéologique.» Sous peine de voir le mouvement survivre encore des années, même après sa mort. •

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