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Suspension du décret migratoire : l'administration Trump va faire appel

Condamnant une justice «politisée», Donald Trump a dénoncé «un abus de pouvoir sans précédent». [Nicholas Kamm / AFP]

Plombé par sa rhétorique anti-musulmane, Donald Trump a annoncé jeudi son intention de faire appel de la suspension de son second décret migratoire, un camouflet qui plonge le président américain dans une laborieuse bataille politico-judiciaire.

«Nous avons l'intention de faire appel de cette décision erronée», a déclaré Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche. Il a précisé que les juristes de l'exécutif adopteraient la meilleure stratégie de recours après avoir préalablement obtenu des «éclaircissements» sur les décisions rendues.

En l'espace de quelques heures, deux juges fédéraux ont bloqué mercredi soir et jeudi matin l'application du texte controversé, qui bannit l'entrée des Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans. Ces deux tribunaux ont donné raison aux Etats démocrates et aux militants associatifs qui affirment que le décret vise de façon discriminatoire les musulmans.

Trump dénonce un «un abus de pouvoir»

Condamnant une justice «politisée», Donald Trump a dénoncé «un abus de pouvoir sans précédent» et un coup d'arrêt à sa politique «faisant paraître faibles» les Etats-Unis. Exactement comme après la suspension le 3 février de son premier décret anti-immigration, le président a promis de poursuivre la lutte devant les tribunaux, jusqu'à la victoire. «Nous allons porter ce dossier aussi loin qu'il le faudra, au besoin jusqu'à la Cour suprême. Nous allons gagner. Nous allons protéger nos citoyens coûte que coûte», a lancé Donald Trump lors d'une réunion publique dans le Tennessee.

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Le décret retoqué avait pourtant été présenté comme inattaquable sur le plan juridique, ayant été expurgé de ses éléments les plus contestés qui avaient suscité des réactions outrées dans sa première version. Ces efforts de polissage n'ont pas suffisamment convaincu les deux magistrats concernés, le premier à Hawaï, le second dans l'Etat du Maryland.

«Un observateur censé et objectif (...) se doit de conclure que ce décret a été émis dans l'objectif de défavoriser une religion déterminée», a estimé dans sa décision le juge de Hawaï Derrick Watson. Le nouveau décret est «la concrétisation, envisagée depuis longtemps, de l'interdiction d'entrée (aux Etats-Unis) aux musulmans», a de son côté tranché le juge du Maryland Theodore Chuang. Ce dernier n'a toutefois suspendu qu'en partie le texte, en ciblant la mesure d'interruption de délivrance des visas pour les six pays musulmans concernés.

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