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Une traductrice du FBI épouse un cadre de Daesh sur lequel elle enquêtait

Daniela Greene refuse désormais de parler de l'affaire par peur de «mettre sa famille en danger». [AFP / ARCHIVES]

Une affaire embarrassante. CNN rapporte qu’une traductrice du FBI qui enquêtait sur un cadre de Daesh s’est enfuie vers la Syrie où elle a épousé le terroriste en question.

Selon les informations de la chaîne américaine, Daniela Greene était chargée dans le cadre de ce dossier classé top-secret de surveiller Denis Cuspert, un rappeur allemand radicalisé qui vivait en Syrie et était devenu un important recruteur en ligne de Daesh. Rebaptisé Abu Talha al-Almani, il était apparu dans plusieurs vidéos de propagande, dont une sur laquelle il tenait la tête d’une victime de décapitation.

En juin 2014, comme l'exige le FBI, la traductrice informait ses responsables qu’elle s’absentait pour rendre visite à ses parents en Allemagne. En réalité, elle s’envolait pour la Turquie d’où elle allait ensuite rejoindre la Syrie. Sur place, elle avait alors épousé Denis Cuspert, le terroriste dont elle devait assurer la surveillance. Elle n'avait pas manqué de l'informer qu’il faisait l’objet d’une enquête du FBI.

Quelques temps après son mariage, Daniela Greene avait visiblement pris conscience de son erreur. Dans des e-mails interceptés par les autorités américaines, elle confiait son désarroi : «Je suis partie et je ne peux pas revenir. Je suis dans un environnement très dur et je ne sais pas combien de temps je vais tenir ici». «Je vais probablement aller en prison pour longtemps si je reviens. J’aimerais pouvoir revenir quelques jours en arrière», écrivait-elle quelques jours plus tard.

Condamnée à deux ans de prison

Le 8 août 2014, après être parvenue à quitter la Syrie, la traductrice hors-la-loi avait été arrêtée dès son arrivée sur le sol américain. Après avoir accepté de coopérer avec les autorités, Daniela Greene avait plaidé coupable de fausses déclarations en lien avec le terrorisme international. Condamnée à deux ans de prison, elle a été libérée l’été dernier.

CNN qui dévoile l’affaire ne manque pas de relever que la peine de Daniela Greene apparaît plutôt légère au regard de la gravité des faits. La chaîne souligne par ailleurs l’embarras d’un tel cas pour le FBI. L’institution a indiqué de son côté que «plusieurs mesures ont été prises pour identifier et réduire les fragilités de sa sécurité». Daniela Greene, qui travaille désormais comme hôtesse dans un hôtel, a informé CNN qu’elle ne voulait pas parler de l’affaire par peur de «mettre sa famille en danger». 

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