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Ivanka Trump utilise une citation de Toni Morrison sur l’esclavage pour parler des femmes

«Femmes Au Travail», le livre d'Ivanka Trump, fait polémique.[Odd ANDERSEN / AFP]

Le livre d’Ivanka Trump «Femmes Au Travail» suscite la polémique pour l’utilisation détournée d’une citation de Toni Morrison à propos de l’esclavage.

«Se libérer était une chose; revendiquer la propriété de ce moi libéré en était une autre», cite Ivanka Trump en ouverture de son chapitre «Travailler intelligemment». La citation en question est tirée du best-seller de Toni Morrison, «Beloved». Paru en 1987, le livre raconte l’histoire de Sethe, une ancienne esclave hantée par le fantôme de sa fille.

De nombreux critiques ont depuis dénoncé l'association hasardeuse faite par Ivanka Trump entre l’esclavage et la situation des femmes qui travaillent. Ils dénoncent également l'abus de citations dans ce guide «des règles du succès».

Pour Annalisa Quinn, auteure d’une revue sur le livre de la fille aînée de Donald Trump publiée sur NPR, «la méconnaissance [d’Ivanka] Trump, ainsi que sa manie de survoler ses sources, aboutit souvent à des citations inappropriées : comme celle de 'Beloved', de Toni Morrison, à propos des cicatrices psychologiques brutales que laisse l’esclavage. «Se libérer était une chose; revendiquer ce moi libéré en était une autre», est joliment écrit en lettres capitales faussement manuscrites (avec le hashtag #desagesparoles) avant le chapitre «Travailler intelligemment». Dans ce chapitre, elle demande : «êtes-vous l’esclave ou le maître de votre temps [au travail] ?».

Un «méli-mélo de citations»

«C’est un méli-mélo de citations qui se veulent inspirantes», ajoute Jennifer Senior dans le New York Times. «[L’homme d’affaires] Lee Iacocca est cité deux pages avant Socrate. Toni Morrison, une page après Estée Lauder. Une citation de Nelson Mandela ouvre le chapitre qui encourage les femmes à demander des horaires flexibles».

Le livre, sorti le 2 mai 2017, est un véritable échec pour l’ensemble des critiques littéraires américains, qui l’accusent d’être trop déconnecté de la majorité des femmes

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