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24 morts et 42 blessés dans un attentat à Kaboul

Des forces de sécurité afghanes à Kaboul après un attentat suicide contre des chiites, le 16 juin 2017 [WAKIL KOHSAR / AFP/Archives] Les victimes sont majoritairement des civils. [WAKIL KOHSAR / AFP/Archives]

L'explosion d'une voiture piégée lundi matin a fait au moins 24 morts et plus de 40 blessés dans l'ouest de Kaboul, ciblant la communauté hazara chiite, durement touchée il y a un an par le premier attentat de Daesh au coeur de la capitale afghane.

«La voiture piégée s'est jetée contre un autobus transportant des employés du ministère des Mines», a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danish, à l'AFP. L'explosion s'est produite peu avant 7h heure locale dans un quartier à majorité chiite particulièrement animé de Kaboul, où sont installés de nombreux clubs de gym, universités et instituts, des échoppes ainsi que des «wedding halls», ces immenses salles dont les Afghans raffolent pour célébrer les mariages.

Une épaisse colonne de fumée noire s'est élevée dans le ciel après l'explosion. Un photographe de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux a assisté au ballet des ambulances et vu plusieurs blessés emportés par des taxis ou des voitures privées. Tenu à distance par un important cordon de sécurité, il a pu apercevoir l'autobus frappé, entièrement calciné, à proximité du ministère dont il acheminait les employés. Les premières images montrent des échoppes éventrées, une rue jonchée de débris, aux arbres mutilée.

Les victimes sont apparemment des civils, dont des étudiants qui se rendaient tôt à leur université en cette période d'examen, mais aussi des gardes de sécurité protégeant la résidence d'un des principaux leaders de la commuanauté hazara et membre du Parlement Mohammad Moqaqeq, son porte-parole Omid Maisom, joint par l'AFP.

Selon M. Maisom, «la voiture a explosé devant le premier point de contrôle de la résidence de M. Moqaqeq, faisant des morts et des blessés parmi les gardes et les civils». «Nous pensons qu'elle voulait atteindre la maison de M. Moqaqeq, mais nos gardes l'ont arrêtée», a-il rapporté.

Une communauté visée par Daesh

La communauté hazara, minorité chiite de quelque trois millions d'habitants, longtemps discriminée et marginalisée, est connue pour être l'une des plus ouvertes du pays, notamment envers les droits des femmes. Elle célèbre lundi le premier anniversaire (selon le calendrier religieux) d'un attentat contre une manifestation de son mouvement Enlightment (Lumière) qui avait fait, le 23 juillet 2016, 84 morts et plus de 300 blessés au coeur de Kaboul. C'était le premier attentat revendiqué par Daesh au coeur de la capitale afghane.

Depuis, le groupe terroriste, qui gagne du terrain dans le nord de l'Afghanistan, a frappé à plusieurs reprises les mosquées et foules chiites du pays, notamment à Kaboul et Mazar-i-Sharif (nord), en octobre lors des grandes célébrations d'Achourah, la principale commémoration religieuse de la communauté. Et plus récemment, le 16 juin, lors de la «Nuit du Destin», à la fin du Ramadan.

Les Hazara avaient initialement annoncé ce lundi une manifestation à la mémoire des victimes de cet attentat, finalement «ajournée» dimanche, après une réunion entre les responsables de la communauté et le président Ashraf Ghani.

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