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L'ouragan Harvey lié au réchauffement climatique

La ville de Corpus Christi, au Texas, durement touchée par l'ouragan Harvey samedi dernier. La ville de Corpus Christi, au Texas, durement touchée par l'ouragan Harvey samedi dernier. [© MARK RALSTON / AFP]

Y a-t-il une corrélation entre ouragans (ou encore cyclones ou typhons, qui recouvrent un seul et même phénomène) et dérèglement climatique ? Oui, et elle est directe, selon la science.

L'intensité des cyclones comme Harvey, qui a touché samedi le Texas et provoqué des inondations catastrophiques, pourrait à l'avenir empirer en raison de la hausse de la température de la planète, estiment les climatologues.

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© NOAA-NASA / AFP

Faute de données satellitaires à l'échelle planétaire avant 1970, il n'est pas possible de dire comment l'activité cyclonique a évolué au 20e siècle. Mais depuis, les modèles informatiques simulant le climat du 21e siècle font état d'un possible renforcement de l'intensité des cyclones (vents et pluies)... mais d'une possible baisse de leur fréquence au niveau du globe.

Des eaux plus chaudes, des ouragans plus intenses

Une précision : les cyclones se forment uniquement dans les mers chaudes, avec une eau supérieure à 26 °C sur soixante mètres de profondeur et une quantité suffisante d'humidité dans l'atmosphère. Au contact de l'océan, l'air devient très chaud et s'élève au-dessus du niveau de la mer dans une spirale d'air plus frais, instable, qui produit une activité orageuse.

«Des cyclones d'une intensité plus grande sont l'une des conséquences attendues du changement climatique», affirme Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC, groupe de référence au niveau mondial sur le climat.

«Plus la température de l'eau et le taux d'humidité sont élevés, plus le cyclone peut prendre de l'intensité. Or, ces deux éléments sont plus intenses du fait de l'augmentation de l'effet de serre», explique la climatologue. «On considère qu'il y a 7 % d'humidité en plus dans l'atmosphère par degré de réchauffement», précise-t-elle.

Des «marées de tempête» à venir ?

L'augmentation du niveau des océans est l'un des marqueurs du réchauffement de la planète. La hausse, variable selon les régions du globe, a été en moyenne de 20 cm au 20e siècle et pourrait atteindre jusqu'à près d'un mètre à l'horizon 2100.

Or, les ouragans produisent aussi une houle qui génère des élévations anormales du niveau de la mer, appelées «marées de tempête». Les deux effets conjugués contribueront à exposer davantage constructions et populations côtières.

Les côtes américaines en avant-poste

Plus intenses, les cyclones se déplacent aussi géographiquement. Des travaux montrent, selon Météo France, que «la latitude à laquelle les cyclones ont atteint leur intensité maximale a migré vers les pôles au cours des 35 dernières années dans les deux hémisphères».

Cela pourrait être lié à l'expansion de la ceinture tropicale, c'est-à-dire des zones de part et d'autre de l'Equateur où règne un climat chaud et humide.

Le décalage de l'activité cyclonique dans l'Atlantique nord pourrait, toujours selon Météo France, rendre la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique «plus paisibles, au détriment de la côte est des Etats-Unis».

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