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Trump : les défis de l'an II

Donald Trump s'apprêtant à monter à bord de l'Air Force One, le 18 janvier 2018. Donald Trump s'apprêtant à monter à bord de l'Air Force One, le 18 janvier 2018.[MANDEL NGAN / AFP]

Le président américain Donald Trump entame, samedi 20 janvier, sa deuxième année à la Maison Blanche.

Le 20 janvier 2017, l’homme d’affaires devenait homme d’État : devant les caméras du monde entier, Donald Trump prenait possession de la Maison Blanche et signait ses premiers décrets. Depuis, pas une journée ne s’écoule sans que l’une des déclarations déconcertantes du président américain ne s’affiche en une de la presse mondiale.

Après plusieurs déconvenues, comme l’échec de sa tentative de démantèlement du système d’assurance santé «Obamacare», Donald Trump a finalement terminé l’année sur un succès, avec l’adoption de sa réforme fiscale. Mais d’autres chantiers controversés l’attendent en 2018. De leur réussite dépendront les résultats des élections de mi-mandat, un premier test de popularité crucial pour le président.

Quelques mois pour convaincre

Donald Trump pourrait rencontrer un obstacle de taille dès ce soir, avec le vote du Budget, qui risque de déboucher sur un «shutdown» - un blocage obligeant les administrations à fermer leurs services non-essentiels.

En cause, les crédits dédiés à la construction du mur à la frontière mexicaine, auquel le président est très attaché et que les démocrates refusent. «C’est de la posture politique, blocage contre blocage», explique Jean-Eric Branaa, maître de conférence à Assas. Or, il s’agit d’une promesse de campagne trop emblématique pour que Donald Trump y renonce. Le bras de fer s’annonce donc long. 

Autre chantier majeur, la modernisation des infrastructures (routes, voies ferrées...), pour laquelle le président avait évoqué un plan de 1 000 milliards de dollars. Si le projet est plus consensuel, les démocrates y étant favorables, son budget risque d’être revu à la baisse, du fait des pertes provoquées par la réforme fiscale.

Sur le plan international, Donald Trump devra calmer les feux qu’il a allumé, entre montée des tensions avec la Corée du Nord et polémique autour de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. 

Avec, en ligne de mire, les élections de mi-mandat prévues début novembre, qui viendront sanctionner son bilan provisoire. Si les premiers sondages donnent les républicains gagnants au Sénat, les démocrates semblent bien partis pour remporter la Chambre des représentants et plusieurs postes de gouverneurs. Ces victoires renforceraient considérablement leur capacité de blocage vis-à-vis de Donald Trump. 

Enfin, le président doit faire face à la poursuite de l’enquête sur les soupçons de collusion entre son équipe de campagne et la Russie, qui parasite son activité depuis son arrivée au pouvoir.

Une incertitude permanente

Au-delà des défis qui s’accumulent à l’agenda officiel, cette deuxième année de présidence risque aussi de donner lieu à de nouveaux retournements. «Donald Trump applique une stratégie d’incertitude; on ne sait jamais où il est», explique Jean-Eric Branaa. Il poursuit: «dans son livre L’art du deal, il explique qu’il faut provoquer la panique chez la personne avec qui on veut négocier. C’est ce qu’il fait, à l’intérieur comme à l’extérieur».

De fait, depuis son arrivée au pouvoir, il a multiplié les coups d’éclats, de ses tweets matinaux à ses décrets signés sans préavis, de ses insultes personnelles contre Kim Jong-un à son retrait de l’accord de Paris. Un comportement imprévisible, qui devrait pousser les États-Unis et le monde à retenir leur souffle encore trois ans de plus. 

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