C'est une histoire digne d'un roman d'espionnage que le New York Times a rapporté ce vendredi 9 février : prétendant détenir des programmes de piratage et des informations compromettantes concernant Donald Trump, un escroc russe est parvenu à soutirer 100.000 dollars à la CIA.
Pendant toute l'année dernière, l'homme avait fait croire aux agents qu'il était prêt à vendre des «outils» de piratage informatique volés à la NSA, l'agence de sécurité nationale américaine, via un réseau obscur nommé «Shadow Brokers» («les Intermédiaires de l'Ombre»).
Plus tard dans la journée de samedi, la CIA a démenti fermement l'affaire racontée par le média américain. «L'histoire fictionnelle selon laquelle la CIA s'est fait soutirer 100.000 dollars est absolument fausse», a affirmé la Central Intelligence Agency dans un courriel à l'AFP.
D'après la version du New York Times, l'escroc russe, dont l'identité n'a pas été dévoilée, demandait un million de dollars pour ces programmes qui avaient été utilisés par certains hackers en mai dernier, lors de la cyberattaque d'envergure mondiale. Un premier acompte - les 100.000 dollars dans une mallette - avait été déposé dans une chambre d'hôtel de Berlin contre une première livraison de la part de cet homme.
Mais il s'est avéré que les premiers outils du Russe avaient déjà été divulgués par d'autres «Shadow Brokers». Quant aux documents compromettants concernant Donald Trump (des dossiers financiers et une vidéo à caractère sexuel), ils étaient soit déjà connus, soit douteux.
L'histoire s'est ainsi terminée en janvier dernier : la CIA n'a obtenu aucun document sensible de la part du filou russe, tandis que ce dernier a disparu avec les 100.000 dollars. Selon les informations du New York Times, l'arnaqueur s'est vu signifier de quitter l'Allemagne et l'Europe de l'Ouest, et de ne plus jamais y remettre le pieds.