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Vladimir Poutine sans rival dans la course au Kremlin

Le président russe Vladimir Poutine, en novembre 2017 à Moscou. Le président russe Vladimir Poutine, en novembre 2017 à Moscou. [Yuri KADOBNOV / POOL / AFP]

Le président russe Vladimir Poutine, sans rival sérieux pour le scrutin du 18 mars, devrait être reconduit pour un quatrième mandat.

Un dernier mois de faux suspens. Le 18 mars, les Russes seront appelés aux urnes pour élire leur président. Un scrutin que le chef d’État sortant, Vladimir Poutine, crédité de 71,5 % d’intentions de vote (VTsIOM), devrait emporter haut la main, s’assurant un quatrième mandat au Kremlin.

Au pouvoir depuis 2000, il se présente cette année comme candidat indépendant et n’a pas l’intention de participer au moindre débat. Il se projette déjà dans l’avenir, et notamment dans la Coupe du monde de football, qui doit être, cet été, une nouvelle occasion d’affirmer la grandeur du pays. Une grandeur dont il se présente comme le principal artisan.

Une popularité inaltérable

Ni meeting, ni bain de foule, mais des déplacements symboliques soigneusement mis en scène : c’est la stratégie de campagne adoptée jusqu’à présent par Vladimir Poutine, entre recueillement au mémorial militaire de Piskarevskoïe et bain dans l’eau glacée pour l’Épiphanie orthodoxe.

De fait, pour le dirigeant, occuper l’espace médiatique et maintenir sa stature présidentielle est plus important que mener une campagne traditionnelle, rendue inutile par la faiblesse de l’opposition. 

Sur les sept candidats enregistrés contre lui, aucun ne dépasse en effet les 7 % d’intentions de vote. Et même si le paysage politique s’est enrichi de nouveaux protagonistes, à l’instar de la vedette du petit écran Ksenia Sobtchak, ou de la relève du parti communiste Pavel Groudinine, ce scrutin rappelle fortement les précédents. L’argumentaire de Vladimir Poutine lui-même ne varie pas, axé justement sur la stabilité. 

«Il a toujours misé sur les traumatismes liés aux difficultés économiques de la décennie 1990, en montrant que la situation s’est améliorée depuis qu’il est au pouvoir», explique la politologue Clémentine Fauconnier, spécialiste de la Russie.

Vladimir Poutine insiste également sur la grandeur retrouvée du pays sur la scène internationale ces dernières années, notamment depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Une décision critiquée à l’étranger, mais saluée par la population. «Même pour les Russes les plus modestes, ce thème est très important», souligne la spécialiste.

Alexeï Navalny, le grand absent

L’argumentaire de Vladimir Poutine s’annonce d’autant plus efficace que le seul opposant susceptible de lui faire de l’ombre, Alexeï Navalny, a vu sa candidature refusée par la Commission électorale. En cause, une condamnation judiciaire que ce juriste habitué des manifestations dénonce comme montée de toutes pièces.

«D’un point de vue numérique, Alexeï Navalny n’aurait eu aucune chance de battre Vladimir Poutine, mais la campagne lui aurait donné une visibilité nouvelle», précise Clémentine Fauconnier. 

Seule figure politique à critiquer ouvertement le président - les autres se contentant de pointer certains aspects de sa politique - l’avocat anti-corruption a fait descendre des dizaines de milliers de jeunes dans la rue l’an dernier. Et face au rejet de sa candidature, il a demandé à ses partisans de boycotter le scrutin. 

Un appel qui pourrait avoir un réel pouvoir de nuisance. En effet, si Vladimir Poutine ne craint pas ses rivaux, il redoute l’abstention, passée de 40 % à 52 % lors des dernières législatives, en 2016. Les membres de la commission électorale font même du porte à porte pour inciter à aller voter.

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