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Airbus va supprimer 3.700 postes en Europe, dont 470 en France

L'Allemagne devrait être le pays le plus impacté. [REMY GABALDA / AFP]

Le constructeur européen Airbus va procéder à «3.720 suppressions de postes en Europe», dont 470 en France, sans aucun licenciement sec, en raison des baisses de cadences de production sur ses programmes A380 et A400M, selon les syndicats.

Confirmant qu'«au maximum 3.700 postes» seraient affectés, la direction s'est engagée «à gérer toute implication sociale de manière responsable» à l'issue d'un conseil d'entreprise européen à Toulouse, consacré notamment à la réduction des cadences sur ses programmes en perte de vitesse.

«A aucun moment, il n'a été question de licenciement sec. Pour l'instant il est question de suppressions de postes», a déclaré Jean-Marc Escourrou, secrétaire FO, à l'issue du Conseil d'entreprise.

L'Allemagne, pays le plus impacté

«Il ressort qu'il y aurait 3.720 suppressions de postes en Europe», principalement en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en France, a indiqué à la presse M. Escourrou, selon lequel les redéploiements commenceront «d'ici trois mois». «Dans un premier temps, la direction va réduire le flex, c'est-à-dire les intérim et les sous-traitants», a-t-il dit, soulignant que le pays le plus impacté «sera l'Allemagne avec 1.900 postes supprimés. 850 postes seront supprimés en Espagne».

"Il va y avoir des redéploiements en France: 400 suppressions de postes sur les chaînes, 70 sur les programmes", a-t-il encore indiqué. Selon FO, 320 postes seront ainsi supprimés à Toulouse (dont 250 sur les chaînes de production), 100 à Nantes et 50 à Saint-Nazaire.

Des techniciens s'activent sur une ligne d'assemblage de l'Airbus A380 à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse, le 6 mars 2018. [REMY GABALDA / AFP]
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Des techniciens s'activent sur une ligne d'assemblage de l'Airbus A380 à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse, le 6 mars 2018.

 

«Comme on a des montées en cadence sur l'A320 et l'A350, normalement en France on ne devrait pas avoir de problème», a commenté M. Escourrou, selon lequel les personnes travaillant sur l'A380 devraient être redéployées vers les programmes qui montent en puissance.

Pour le Royaume-Uni, ce seront 450 postes qui seront supprimés sur l'usine de Filton dont l'A400M est la seule activité, a ajouté Yvonnick Dreno, un autre représentant FO. «La baisse de charge sur l'A400M les impacte à 100%», a-t-il dit.

Selon le communiqué de la direction, Airbus «s'engage à présent dans un processus social formel avec les représentants du personnel aux niveaux européen et national, en vue d'analyser les impacts potentiels de cette décision sur les effectifs de l'entreprise et de lancer conjointement des mesures d'atténuation».

«Nous avons des grands programmes, civils et militaires qui ont des cycles de vie, et de fait, nous sommes amenés en permanence à monter ou baisser les effectifs sur ces programmes en fonction des évolutions», a déclaré mercredi le patron de l'aviation commerciale d'Airbus Guillaume Faury devant la Commission de la défense nationale et des forces armées. «A court terme, ça veut dire des baisses de charge», à savoir des creux d'activité, a-t-il précisé.

Airbus, dont le siège mondial est à Toulouse, emploie quelque 133.000 personnes dans le monde.

Un moment menacé, faute de ventes, le programme de l'A380 s'est trouvé pérennisé grâce à une récente commande d'Emirates, de 20 appareils, avec 16 avions supplémentaires en option. Mais si douze exemplaires doivent être livrés cette année, seuls huit appareils devraient l'être en 2019. Et la cadence sera ramenée à six appareils par an à partir de 2020, a confirmé la direction mercredi.

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