Une juge américaine a appelé le président Donald Trump à mettre en sourdine les contenus publiés par ses détracteurs sur Twitter plutôt que de les bloquer.
Ce conseil donné au chef d'Etat fait suite à l'action en justice lancée par sept utilisateurs du réseau social dont les tweets ont été bloqués par Donald Trump. Ces twittos engagés, parmi lesquels figurent un comédien, un policier, un professeur et une chanteuse, ont attaqué le président en novembre jugeant cette pratique récurrente anticonstitutionnelle, indique la BBC.
En effet, depuis plusieurs mois, ils ne peuvent plus voir les tweets de Donald Trump et réagir à ses propos. Aussi, cela signifie que ces voix dissonantes ne figurent plus en réponse aux publications du compte aux près de 49 millions d'abonnés.
Violation du premier amendement
Pendant l'audience qui se tenait aujourd'hui au tribunal fédéral de Manhattan, une avocate représentant les utilisateurs «bloqués» a affirmé qu'il s'agissait d'une «discrimation d'opinion qui viole le premier amendement (de la constitution américaine, ndlr)».
«Au début j'étais fier quelque par de me dire 'Oh il se soucie de moi'», a expliqué un des twittos à l'AFP qui avait répondu à un tweet du chef d'Etat par une image humoristique qui le raillait. Mais très rapidement, ce dernier réalise qu'il n'est pas d'accord avec cette idée. «Je pense que ce n'est pas une manière d'agir pour un gouvernement», a-t-il alors jugé.
Quant à l'exécutif américain, il a estimé que Donald Trump avait le droit «d'interagir» avec qui il le souhaitait sur Twitter.
L'option «mute»
Lors de l'audience de jeudi, la juge de district Naomi Reice Buchwald a donc suggéré une solution intermédiaire, devant la cour, qui consisterait pour le président à simplement «faire taire» ses détracteurs sur le réseau social grâce à l'option «mute» ou «silence».
Pour rappel, un utilisateur du réseau social ne peut plus voir ou répondre aux tweets des profils qui les bloquent. En revanche, s'il est mis en sourdine par un tiers, c'est simplement ce dernier qui ne voit plus ses publications. L'utilisateur «mis en sourdine», quant à lui, peut toujours voir les tweets de la tierce personne et lui répondre.
A la fin de l'audience, les deux parties se sont montrées prêtes à considérer les arguments de la juge et l'option de la mise en sourdine. La justice rendra sa décision prochainement.