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Erdogan en quête de réélection face à une opposition tenace

Le portrait du président turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à la présidentielle, le 19 juin 2018 à Istanbul [Yasin AKGUL / AFP] Le portrait du président turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à la présidentielle, le 19 juin 2018 à Istanbul [Yasin AKGUL / AFP]

La Turquie se rend aux urnes dimanche pour le premier tour des élections législatives et présidentielle anticipées, dont le deuxième tour est prévu le 8 juillet. Un scrutin décisif pour l’actuel président Recep Tayyip Erdogan, qui pourrait le propulser vers l’hyperprésidence.

Présent à la tête de l’État depuis quinze ans (il a été nommé Premier ministre en 2003 et n’a jamais quitté le poste jusqu’à son élection à la présidence en 2014), celui qui est surnommé «reïs» («chef») par ses partisans a tout mis en œuvre pour assurer la pérennité de son règne. Profitant du coup d’État manqué de 2016, attribué par ses services au prédicateur en exil Fethullah Gülen, le leader turc n’a pas hésité depuis à se servir de l’état d’urgence pour favoriser ses ambitions personnelles.

La presse en grande majorité sous contrôle gouvernemental a laissé peu d’espace à ses opposants politiques, quand d’autres, comme le pro-kurde Selahattin Demirtas, sont attaqués en justice pour «insulte» au chef de l’État. S’il sort vainqueur de ces élections, le président sortant pourra devenir le leader tout-puissant qu’il ambitionne être.

La révision de la Constitution opérée l’an dernier devrait lui permettre une mainmise sur les pouvoirs législatifs et judiciaires (possibilité de décréter l’état d’urgence pour «soulèvement contre la patrie», de gouverner par décret, d’amender ou d'abroger des lois, etc).

Invaincu dans chacune des élections tenues depuis l’arrivée au pouvoir de son parti AKP en 2002, Erdogan doit cette fois faire face à une opposition prête à s’allier pour le faire chuter. Celle-ci pourrait se ranger derrière le député du parti CHP Muharrem Ince, dont la présence au second tour est assurée selon les observateurs. Révélé par ses qualités d’orateur et son sens de la formule, il est devenu le chouchou d’internet en Turquie, où des vidéos best of de ses déclarations sont régulièrement partagées.

S’appuyant sur un électorat social-démocrate et laïque largement mobilisé, il apparaît comme le seul candidat capable de le battre. Si l’ensemble des opposants à Erdogan parviennent à former une large coalition, le duel promet d’être disputé.

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