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Effondrement du viaduc à Gênes : ce que l'on sait

Les pompiers étaient mobilisés, mardi 14 août, après qu'un viaduc s'est effondré à Gênes, en Italie. [VALERY HACHE / AFP]

L'Italie est sous le choc, ce mercredi, après qu'un viaduc autoroutier s'est effondré à Gênes. Le point sur la catastrophe qui, selon un bilan toujours provisoire, a fait au moins 38 morts, dont quatre Français, selon un bilan qui devrait rapidement augmenter, les secouristes ayant annoncé avoir découvert de nouveaux corps dans la nuit de vendredi à samedi.

Que s'est-il passé ?

Il était environ 11h30 du matin lorsque le terrible accident s'est produit sur le viaduc du Polcevera, dit pont Morandi, du nom de son ingénieur, construit sur l'autoroute A10, et situé au nord de Gênes.

Alors qu'un violent orage s'abattait sur la ville, l'un des trois pylônes de l'édifice aurait cédé, après avoir été touché par la foudre, entraînant dans le vide une dizaine de véhicules. A cet endroit, le pont est haut d'une cinquantaine de mètres.

Le pont traversant un quartier industriel, aucune habitation n'aurait toutefois été touchée en contrebas. Le viaduc s'est ainsi écroulé sur les voies ferrés qu'il surplombait, effleurant au passage les locaux d'une usine produisant de l'énergie, mais dont seul le parking aurait été atteint. 

A l'approche du 15 août, l'entreprise était par ailleurs quasiment vide, à l'exception d'une équipe de maintenance, précise l'Agence France-Presse.

Au moins 38 morts, dont quatre français, confirmés

Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a annoncé jeudi matin que le bilan provisoire avait été ramené à 38 morts (contre 39 précédemment), ainsi que 16 blessés, dont neuf se trouvent encore dans un état grave. Un bilan qui devrait rapidement être revu à la hausse, les secouristes ayant annoncé samedi matin avoir découvert de nouveaux corps sous les décombres. 

Le Quai d'Orsay a également annoncé, par voie de communiqué, que quatre Français figuraient parmi les victimes. «Nous restons en contact avec les autorités italiennes afin de déterminer la présence éventuelle d'autres Français parmi les victimes», ajoute le communiqué. 

Sur son compte Twitter, le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a prévenu qu'il veut retrouver et punir les responsables de cette catastrophe. «Plus je pense aux morts de Gênes, plus je me mets en colère. Les responsables de cette catastrophe, avec leurs noms et prénoms, devront payer, tout payer, payer cher.» 

Les équipes de secours ont dû brièvement évacuer la zone où ils intervenaient hier, rapporte La Repubblica, après qu'une fuite de gaz a été détectée.

Ce vendredi, dix à vingt personnes étaient encore portées disparues, et près de 1.000 personnes, dont environ 350 pompiers, étaient toujours engagées sur le site.

L'état d'urgence décrété

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a annoncé mercredi devant la presse l'instauration d'un «état d'urgence pour douze mois» à Gênes.

«Nous avons entendu la requête du président de la région et décrété l'état d'urgence pour 12 mois», a déclaré M. Conte devant la presse, à l'issue d'une réunion extraordinaire à Gênes du conseil des ministres.

«Nous avons débloqué, pour la mise en place des premières interventions, 5 millions d'euros du fonds d'urgence nationale», a-t-il stipulé. «C'est une première mesure du gouvernement face à cette tragédie. Nous proclamerons aussi une journée de deuil national, nous sommes en train de déterminer le jour pour le faire coïncider avec les funérailles des victimes», a-t-il encore annoncé.

Des funérailles solennelles samedi en fin de matinée

Des funérailles solennelles sont prévues samedi en fin de matinée dans un hall du centre d'exposition de Gênes, avec notamment une messe, célébrée par l'archevêque de Milan, en présence de toutes les plus hautes autorités de l'Etat dont le président Sergio Mattarella.

Plusieurs familles de victimes pourraient toutefois décider de ne pas se rendre à cette cérémonie. Ainsi, selon un décompte, noms à l'appui, de La Stampa, les familles de 17 des 38 victimes préfèrent s'abstenir et 7 familles n'ont pas encore pris de décision.

«C'est l'Etat qui a provoqué cela, qu'ils ne montrent pas leurs visages : le défilé des politiques a été honteux», réagit dans les colonnes du quotidien, Nunzia, la mère d'un des quatre jeunes italiens de Torre del Greco (commune de Naples) décédés alors qu’ils partaient en vacances.

Plusieurs accidents de ponts recensés en Italie ces dernières années

Le pont qui s'est effondré aujourd'hui avait été construit entre 1963 et 1967 et des travaux de consolidation avaient été entamés en 2016.

L'enquête devra vraisemblablement examiner si ces derniers ont été faits dans les règles de l'art ou si la foudre peut, à elle seule, expliquer la tragédie.

Cela, d'autant plus que le réseau routier italien est depuis plusieurs années en mauvais état, en raison notamment d'un manque d'investissements.

D'après l'Anas, la société publique gestionnaire des routes italiennes, si 2,5 milliards d'euros par an seraient nécessaires à l'entretien et à la modernisation du réseau, seul un milliard d'euros par an en moyenne serait effectivement débloqué par l'Etat.

Cela pourrait expliquer pourquoi, ces dernières années, plusieurs ponts se sont effondrés dans le pays.

A titre d'exemple, il y a deux ans, c'est le passage d'un poids lourd sur un pont au-dessus d'une voie rapide qui avait provoqué son effondrement. Et en mars 2017, la chute d'un autre pont sur cette même A14 avait coûté la vie à deux automobilistes.

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