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«Les Brésiliens ne savent pas encore ce qu’est la dictature», selon Jair Bolsonaro

Jair Bolsonaro a estimé que le Brésil «ne sait toujours pas ce qu'est la dictature, ni ce que c'est que de souffrir aux mains de ces personnes». [Sergio LIMA / AFP]

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a suscité l'indignation après avoir déclaré que le peuple brésilien, gouverné par l'armée pendant deux décennies, «ne sait toujours pas ce qu'est la dictature, ni ce que c'est que de souffrir aux mains de ces personnes».

En comparaison, la Hongrie «est un pays qui a beaucoup souffert du communisme dans le passé, un peuple qui sait ce qu'est la dictature», a déclaré le président brésilien lors d'une conférence de presse devant son domicile à Rio de Janeiro, a rapporté le Guardian.

L’ancien capitaine de l’armée, qui n’a pas caché son admiration pour la dictature militaire qui gouvernait le Brésil de 1964 à 1985, s’est entretenu avec Viktor Orban, Premier ministre conservateur et farouchement anti-migrant de la Hongrie.

Victor Orban a interrogé son homologue sur les mesures restrictives prises envers les migrants arrivant en Europe. «J'étais contre notre dernière loi sur l'immigration [en 2017] qui faisait du Brésil un pays sans frontières. Nous ne pouvons pas permettre l'entrée indiscriminée de tous ceux qui viennent ici, uniquement parce qu'ils ont voulu venir», a répondu Jair Bolsonaro.

Le Brésil en pleine crise migratoire

Des milliers de migrants vénézuéliens fuyant une crise politique et économique ont franchi la frontière avec le Brésil au cours de l'année écoulée. En août, des habitants de la ville frontalière brésilienne de Pacairama ont saccagé des camps de migrants utilisés par les Vénézuéliens et plus d'un millier de réfugiés ont fui à la frontière.

Cid Benjamin, journaliste appartenant à un groupe armé de gauche opposé à la dictature du Brésil, a qualifié le commentaire de Bolsonaro de «bêtise de plus». Benjamin a été emprisonné et torturé après avoir participé à l'enlèvement en 1969 de l'ambassadeur américain Charles Burke Elbrick - qui a ensuite été relâché indemne - et passé une décennie en exil.

Selon lui, la loi d'amnistie brésilienne, au terme de laquelle personne n'avait été jugé pour violation des Droits de l'homme à l'époque de la dictature, a permis à Bolsonaro de minimiser les cruautés du régime militaire. «En Argentine, il serait impossible à un défenseur de la dictature d'être élu président», a-t-il déclaré.

Alors qu’il entrera en fonction le 1er janvier, le dirigeant d'extrême droite a déjà sélectionné trois membres de son gouvernement dans l'armée, dont le général Fernando Azevedo e Silva au poste de ministre de la Défense.

La semaine dernière, Bolsonaro a annoncé la nomination au poste de ministre des Affaires étrangères d'Ernesto Araújo, fervent admirateur de Donald Trump.

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