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Ce qu'il faut retenir du discours sur l'état de l'Union de Donald Trump

Face au Congrès réuni au grand complet, le président américain Donald Trump s'est posé mardi en rassembleur, mais les tensions politiques à Washington, alimentées par ses propos enflammés sur l'immigration, ont rendu l'exercice périlleux.[CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Le président américain Donald Trump s'est prêté, mardi soir, au traditionnel discours sur l'état de l'Union devant le Congrès. Il a multiplié les appels au compromis, évoquant tout de même le sujet polémique du mur entre les États-Unis et le Mexique.

Un appel au compromis entre républicains et démocrates

«Le programme que je vais présenter ce soir n'est ni républicain, ni démocrate. C'est celui du peuple américain», a-t-il déclaré, portant son emblématique cravate rouge, devant plus de 500 élus, dont de nombreuses femmes démocrates vêtues de blanc, en hommage au centenaire du mouvement des suffragettes.

«Ensemble, nous pouvons mettre fin à des décennies de blocage politique, guérir les blessures anciennes, construire de nouvelles coalitions», a-t-il poursuivi. 

Mais ces appels venant d'un président coutumier des diatribes enflammées ont peu de chance d'être entendus par ses adversaires politiques. «On dirait que, tous les ans, le président se réveille le jour du discours sur l'état de l'Union avec une soudaine envie d'unité. Les 364 autres jours de l'année, le président passe son temps à nous diviser», avait ironisé, avant même le discours, Chuck Schumer, ténor démocrate du Sénat.

Donald Trump réaffirme la construction du mur avec le Mexique

Ce projet, l'un des thèmes majeurs durant sa campagne présidentielle, a provoqué le «shutdown» le plus long de l'histoire des États-Unis. Après des semaines d'une étrange partie de poker menteur, Donald Trump a fini par céder face à ses adversaires politiques et a mis fin le 25 janvier au blocage des services fédéraux sans avoir obtenu le moindre dollar pour son projet emblématique de lutte contre l'immigration clandestine.

Mardi, il a une nouvelle fois affirmé que le mur à la frontière avec le Mexique serait «construit», mais il n'a finalement pas, comme il l'avait laissé entendre, déclaré une «urgence nationale», procédure exceptionnelle qui lui permettrait de contourner le Congrès.

Une rencontre avec Kim Jong-un fin février

Donald Trump a annoncé qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un les 27 et 28 février au Vietnam afin de poursuivre les négociations sur le désarmement nucléaire de la Corée du Nord.

«Dans le cadre de notre diplomatie audacieuse, nous continuons notre effort historique pour la paix dans la péninsule coréenne», a-t-il déclaré, en officialisant la date et le lieu de ce second tête-à-tête après le sommet historique entre les deux hommes le 12 juin 2018 à Singapour.

Le chef d'Etat américain s'est félicité des progrès accomplis depuis la détente entamée l'année dernière, assurant que s'il n'avait pas été élu président, les Etats-Unis seraient «maintenant dans une guerre majeure avec la Corée du Nord». «Nos otages sont revenus à la maison, les essais nucléaires ont cessé et il n'y a pas eu de lancement de missiles depuis 15 mois», a-t-il ajouté. «Il reste beaucoup de travail à faire mais ma relation avec Kim Jong Un est bonne.»

Des discussions «constructives» avec les talibans en Afghanistan

«Nos troupes se sont battues avec un courage sans égal (en Afghanistan), et grâce à leur bravoure, nous sommes désormais en mesure de trouver une solution politique à ce long et sanglant conflit», a-t-il déclaré. «Mon administration tient des discussions constructives en Afghanistan avec un certain nombre de groupes afghans, dont les talibans (...). Au fur et à mesure que ces négociations progressent, nous serons en mesure de réduire la présence de nos troupes et nous concentrer sur le contre-terrorisme.»

«Nous ne savons pas si nous trouverons ou non un accord, mais nous savons qu'après deux décennies de guerre, l'heure est venue d'essayer au moins de faire la paix», a poursuivi Donald Trump. Estimant que «les plus gros défis» auxquels faisaient face les Etats-Unis se trouvaient au Moyen-Orient, il a également évoqué devant le Congrès la Syrie et sa décision surprise de retirer les quelque 2.000 soldats américains qui y sont déployés.

Un avertissement à la Chine

Le président républicain a averti la Chine mardi qu'elle ne pourrait plus «voler les emplois et la richesse des Américains» et exigé des «changements structurels» de Pékin pour mettre fin à ses pratiques commerciales «injustes».

«J'ai beaucoup de respect pour le président Xi et nous travaillons à un nouvel accord commercial avec la Chine, mais il doit inclure des changements structurels réels pour mettre fin aux pratiques commerciales injustes, réduire notre déficit chronique et protéger les emplois américains», a-t-il lancé, alors qui a déclenché une véritable guerre commerciale contre la Chine pour l'amener à la table des négociations.

Donald Trump et son homologue Xi Jinping ont conclu une trêve de 90 jours lors de leur sommet à Buenos Aires le 1er décembre. Des négociations se tiennent depuis sur le rééquilibrage de la balance commerciale en faveur des Etats-Unis, mais aussi sur le respect de la propriété intellectuelle ou encore le transfert forcé de technologie. Les deux parties, qui se sont déjà rencontrées à Pékin et à Washington et doivent se retrouver sous peu dans la capitale chinoise, sont discrètes sur l'état d'avancement de ces discussions avant la date butoir du 1er mars. 

«Éliminer l'épidémie de VIH aux Etats-Unis d'ici a 10 ans»

Donad Trump a annoncé vouloir dompter l'épidémie du sida aux Etats-Unis avant 2030, une annonce accueillie positivement par les associations et les experts et que le Congrès va être appelé à financer dans le prochain budget.

«Mon budget demandera aux démocrates et aux républicains de dégager les moyens nécessaires pour éliminer l'épidémie de VIH aux Etats-Unis d'ici 10 ans. Ensemble, nous vaincrons le sida en Amérique et au-delà.»

Un soutien à la «quête de liberté» des Vénézuéliens

«Nous soutenons le peuple du Venezuela dans sa noble quête de liberté», a déclaré Donald Trump. Les Etats-Unis, ainsi qu'une quarantaine d'autres pays, ont reconnu comme président par intérim et seule autorité légitime à Caracas l'opposant vénézuélien Juan Guaido.

Washington exerce une très forte pression pour obliger le dirigeant socialiste Nicolas Maduro à quitter le pouvoir au Venezuela, assurant que «toutes les options», y compris militaires, sont sur la table. Les Etats-Unis ont déjà pris de strictes sanctions économiques pour tenter de pousser vers la sortie Nicolas Maduro, dont ils ne reconnaissent pas la réélection à la tête du pays. Washington a notamment appelé l'armée à rejoindre le camp Guaido.

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