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Des jeunes verts de rage : la nouvelle génération est mobilisée contre le réchauffement de la planète

Les collégiens et lycéens d’aujourd’hui vont subir de plein fouet les effets dramatiques du dérèglement en marche. Les collégiens et lycéens d’aujourd’hui vont subir de plein fouet les effets dramatiques du dérèglement en marche. [© Remko de Waal / ANP / AFP]

Les manifestations pour le climat se multiplient dans le monde, notamment grâce à une nouvelle génération mobilisée, mais qui peine à faire bouger les lignes.

Le militantisme n’attend pas le nombre des années. «Il n’y a pas de planète B», «Les dinosaures aussi pensaient qu’ils avaient le temps», «Ta planète, tu la préfères bleue ou bien cuite ?»... Depuis plusieurs semaines, ces slogans sont scandés par des milliers de jeunes qui descendent dans la rue, aux quatre coins du monde, pour le climat.

Un mouvement qui a aussi un visage, celui de Greta Thunberg, une Suédoise de 16 ans, devenue en quelques mois une icône. D’ailleurs, elle se rendra ce jeudi 21 février 2019 à Bruxelles, pour participer à un débat sur l’avenir de l’Europe, en présence du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Une vraie prise de conscience

Lancé en Suède par cette adolescente en septembre, le mouvement «Fridays for future» («vendredis pour l’avenir»), qui consiste à mener des «grèves scolaires» pour le climat une fois par semaine, a essaimé un peu partout dans le monde depuis.

En Belgique, une septième journée de manifestations – qui se déroulent en revanche le jeudi – est ainsi prévue à Bruxelles, ce jeudi 21 février. La jeune Suédoise y a été conviée. En Allemagne, la mobilisation va crescendo, grâce à des groupes constitués sur la messagerie WhatsApp, et prend place dans une cinquantaine de villes.

La France s’y met aussi, plus timidement. La semaine dernière, une première manifestation a en effet eu lieu à Paris, devant le ministère de la Transition écologique. Ces mouvements nationaux espèrent converger le 15 mars, à l’occasion d’une «grève mondiale».

Pour les jeunes, qui s’emparent de ce combat climatique, comme leurs aînés l’ont fait de causes plus politiques, l’idée est de mettre la pression sur les pouvoirs publics, pour les pousser à tout de suite mettre en place des mesures. Ils sont sur la même longueur d’ondes que le Giec qui, dans son dernier rapport, en octobre, a insisté sur la nécessité d’agir vite pour limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, sous peine de conséquences dramatiques.

«Contrairement aux adultes, les jeunes ont compris qu’il n’était pas possible de s’adapter au réchauffement, et qu’il fallait faire quelque chose», explique Sylvain Wagnon, professeur de sciences de l’éducation à l’université de Montpellier. D’autant plus qu’ils seront les premiers concernés par les effets délétères du dérèglement : montée des eaux, multiplication des catastrophes naturelles ou encore chaleur intense.

Un impact encore très faible

Même si ces rassemblements de jeunes attirent de plus en plus de monde, ils ont du mal à se traduire par des changements politiques. C’est ce qu’a regretté Anuna De Wever, 17 ans, l’une des deux Flamandes à l’origine du mouvement en Belgique. «Les politiques ne proposent toujours aucune initiative et n’entreprennent aucune action», a-t-elle expliqué le 14 février, à Bruxelles.

Paradoxalement, alors que les décideurs se félicitent que les jeunes s’engagent, à l’instar du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, ils affirment en même temps qu’ils ne peuvent rien faire de plus pour le climat. «Mais le discours radical de ces jeunes, qui pointent l’incohérence des adultes, est marquant, donc cela aura des impacts», espère Sylvain Wagnon. En espérant que la prise de conscience collective n’arrive pas trop tard pour la planète.

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