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Candidat déclaré à la présidentielle, Joe Biden face aux accusations de harcèlement sexuel

Plusieurs femmes ont accusé l'ancien vice-président de comportement inapproprié [HO / JOE BIDEN 2020 PRESIDENTIAL CAMPAIGN / AFP]

Après plusieurs mois d'hésitation, Joe Biden a officialisé sa candidature à la présidentielle américaine de 2020. S'il jouit d'une grande popularité au sein du parti démocrate, le candidat est visé depuis plusieurs semaines par des accusations de harcèlement sexuel, qui risquent de ternir sérieusement sa réputation.

En mars dernier, c'est Lucy Flores, une militante du parti démocrate, qui mettait le feu aux poudres en publiant un long texte sur le site «The Cut», dans lequel elle accusait l'ancien vice-président des Etats-Unis de comportement inapproprié lors d'un meeting électoral dans le Nevada, en 2014. 

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«Alors que je respirais profondément pour me préparer à défendre mes idées devant la foule, j'ai senti deux mains sur mes épaules. Je me suis figée. 'Pourquoi le vice-président des Etats-Unis est-il en train de me toucher?'», a expliqué la Démocrate de 39 ans. Puis d'ajouter : «Je ne voulais rien de plus qu'il s'éloigne de moi [...] Je n'ai jamais vécu quelque chose d'aussi ouvertement déplacé et perturbant». 

Les excuses du candidat 

Des accusations dont s'est fermement défendu Joe Biden, qui a rapidement publié un communiqué dans lequel il déclarait qu'il n'a jamais «eu l'impression d'avoir un comportement déplacé. Si l'on pense que c'est le cas, j'écouterai avec respect. Mais ça n'a jamais été mon intention». 

Réputé pour être particulièrement tactile, le candidat à la présidentielle américaine a également dû justifier son comportement envers Amy Lappos, une ancienne assistante au Congrès, qui l'accuse d'avoir frotté son nez contre le sien en 2009. «Pendant qu'il me tirait vers lui, j'ai cru qu'il allait m'embrasser sur la bouche», a-t-elle déclaré.

Dans le New York Times, Caitlyn Caruso évoquait quant à elle «une main à la cuisse et une accolade un peu trop longue», alors que l'écrivaine DJ Hill s'est dite «très gênée» lorsque Joe Biden a descendu sa main le long de son dos lors d'une réunion de levée de fonds en 2012 à Minneapolis. 

Pour tenter de sauver les meubles, l'homme politique de 76 ans avait publié une vidéo sur son compte Twitter dans laquelle il promettait d'être «plus attentif au respect de l'espace personnel à l'avenir». «Les normes sociales changent. Je le comprends et j'ai entendu ce que disent ces femmes», a-t-il affirmé. 

Bien décidé à polir son image, Joe Biden a également accepté de s'entretenir en privé avec Anita Hill, victime d'une audition très controversée datant de 1991, alors qu'elle accusait le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel. Un épisode qu'aurait sans doute préféré oublier Joe Biden, qui dirigeait à cette époque la commission parlementaire accusée d'avoir interrogé la victime de manière très agressive. 

«Je ne peux pas me satisfaire d'un simple 'je suis désolé de ce qui vous est arrivé'», a tranché Anita Hill après sa rencontre avec le candidat. 

Le silence assourdissant de Barack Obama

Plus inquiétant encore pour Joe Biden, le silence très étrange de Barack Obama, qui ne semble pas très pressé de soutenir publiquement la candidature de son ancien vice-président, malgré la très forte amitié qui lie les deux hommes politiques. 

Interrogé sur l'absence de déclarations officielles de l'ex-chef d'Etat, Joe Biden a simplement expliqué avoir «demandé au Président Obama de ne pas appuyer [ma] candidature». Puis de conclure : «La personne qui gagne cette élection devra le faire au mérite». 

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