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Pourquoi les prostituées d'Amsterdam ne veulent pas quitter le quartier rouge

C'est peut-être la fin de l'un des quartiers les plus emblématiques d'Amsterdam. Devant la criminalité qui sévit dans le «quartier rouge» de la ville, la maire écologiste Femke Halsema veut déplacer les prostituées dans un autre endroit, plus loin des activités touristiques et du centre historique.

Seulement, tout le monde n'est pas d'accord avec cette décision, à commencer par les premières concernées : les prostituées. Si l'édile explique que la réforme du quartier est une réponse à la délinquance et à la traite d'êtres humains, certaines ne semblent pas être satisfaites de cette prise d'initiative. «Dire que nous sommes des victimes et vulnérables au trafic (d'êtres humains) ne nous aide pas. Cela nous stigmatise. Arrêtez de parler de nous comme ça», explique Felicia Anna, une jeune roumaine en charge du syndicat Red Light United, à l'AFP.

Outre la possibilité de déplacer la prostitution, d'autres solutions sont sur la table. Les vitrines, où les femmes sont visibles depuis l'extérieur, pourraient être fermées. Plus surprenante, la dernière proposition serait d'augmenter le nombre de vitrines. L'idée n'est pas d'augmenter le nombre de clients, mais plutôt de limiter la prostitution illégale. En effet, le nombre de vitrines est pour le moment limité à 330. 

Afin de trouver une issue viable, les résidents du quartier ont rencontré les prostituées et propriétaires de bordels. Pour le moment, les travailleuses du sexe restent campées sur leur position. «Notre enquête menée auprès de 170 travailleuses du sexe derrière les vitrines a clairement montré que 93% d'entre elles ne veulent pas s'éloigner du Quartier rouge», explique Felicia Anna. 

Une mesure a cependant déjà été mise en place. Les visites touristiques du quartier sont désormais interdites après 19h. Elles seront ensuite totalement illégales à partir du 1er janvier 2020. Outre l'insécurité et la santé des travailleuses, le but est également de réduire le tourisme dans la ville, pour donner plus de place aux habitants. En 2018, on estimait à 18 millions de personnes le nombre de visiteurs, dans une ville qui compte 850.000 résidents. 

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