Après ses vacances, Matteo Salvini s'offre une «tournée des plages»

Toujours au travail, mais les pieds dans le sable. Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a décidé de profiter de l'été pour un marathon de meetings politiques organisés dans les cités balnéaires du pays.

Sabaudia, une ville balnéaire proche de Rome, figure comme première étape de ce «road-trip» de deux semaines le long des côtes ensoleillées. Il passera aussi bien dans les régions centrales des Abruzzes et de Molise, que dans les provinces du sud, comme les Pouilles, la Basilicate, la Calabre, la Sicile et la Campanie. Plus au nord, en Ligurie, le ministre assistera également à l'hommage rendu aux victimes de l'effondrement du pont de Morandi à Gênes, qui, il y a un an, le 14 août, avait coûté la vie à 43 personnes. 

Travail, vacances et vie nocturne sous le soleil brûlant des côtes italiennes : le mélange des genres semble plaire à Matteo Salvini. Le ministre revient en effet de vacances dans le complexe touristique de Papeete à Milano Marittima où l'homme politique avait trouvé judicieux de poser pour des selfies torse nu aux côtés de danseuses ou en train de s'essayer au métier de DJ un mojito à la main. 

C’est sûr qu’à côté #Castaner fait beaucoup plus pro...  #Salvini pic.twitter.com/lq4OELIiWP

— Yasmine Ghenaï ﻥ (@GhenaiY) August 4, 2019

Une tactique électorale

Or, contrairement aux apparences, cette tournée des plages n'a pas uniquement vocation à prolonger les vacances de Matteo Salvini, mais semble suivre une ambition électorale. Le ministre de l'Intérieur fait partie d'un gouvernement de coalition qui, depuis son entrée en fonction, en juin 2018, menace constamment d'exploser. Il y représente son parti, La Ligue, formation conservatrice associée pour gouverner le pays au mouvement populiste antisystème 5 étoiles (M5S).

Dans ce contexte, le ministre poursuit une campagne perpétuelle pour s'assurer un poste en cas de rupture de l'alliance et d'élections anticipés, jusqu'à se déplacer tout près de ses concitoyens en vacances. De même avec les clichés sulfureux de ses vacances qui, s'ils n'ont pas manqué de faire le buzz sur les réseaux sociaux, en raison du décalage évident avec la fonction de premier plan qu'il occupe au sein du gouvernement italien, lui forgent une image de vacancier festif, proche du peuple italien. 

Un pari plutôt réussi, selon les derniers sondages, son parti, la Ligue rassemble actuellement 39% des intentions de vote, soit le double de son score aux dernières élections législatives.

D'autant plus qu'il vient de gagner une bataille politique majeure face à ces alliés-concurrents : un décret sécuritaire, sanctionnant les organisations qui viendraient en aide aux demandeurs d'asile vient d'être adopté par le sénat italien. A la suite de l'affaire du Sea-Watch, le texte accorde au ministre des pouvoirs élargis pour interdire aux bateaux ayant secouru des migrants de franchir  les eaux territoriales, sous peine de confiscation ou d'une amende pouvant aller jusqu’à 1 million d’euros.