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Climat : quand les océans menacent...

Iles englouties, populations déplacées, animaux décimés... Les conséquences du réchauffement s’annoncent terribles, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

C’est un cri de détresse qui a été lancé, mercredi 25 septembre, avec son quatrième rapport, très attendu, sur le dérèglement climatique. Les scientifiques de l’Onu se sont cette fois penchés sur les effets de la hausse des températures pour les océans et la cryosphère (surface du globe recouverte par les glaces). Et le constat, plus que jamais, fait froid dans le dos.

Des effets très rapides

Le niveau des océans de la planète devrait ainsi monter de 43 centimètres d’ici à 2100, si les températures grimpent de 2 °C (par rapport à la fin du 19e siècle et non à aujourd’hui, ce qui réduit encore la marge). Et la hausse atteindra le  double si ces dernières croissent plutôt de 3 ou 4 °C. Un scénario terrifiant qui verrait certaines archipels, comme les Kiribati (dans le Pacifique), se retrouver sous les eaux.

Dans le même temps, plus d’un milliard de personnes vivant dans des villes côtières, que ce soit en France ou dans des mégapoles comme New York ou Shanghai, se trouveraient directement sous la menace d’événements météo extrêmes (inondations, tempêtes, vagues de submersion). Et ce chaque année, d’ici à 2050. Pour tenter de faire face ou retarder ce fléau, provoqué par la fonte des glaces dans les pôles et les montagnes, des aménagements extrêmement coûteux commencent à être imaginés. Des digues énormes pourraient réduire certains risques, à condition d’investir des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros par an, détaille le Giec. Un coût qui exclura d’emblée les régions les plus pauvres, comme les petits Etats insulaires.

Ces pays deviendront de toute façon quasiment inhabitables, préviennent les experts, si l’on considère qu’en plus de la hausse du niveau des océans, leur population devra faire face à la baisse de concentration en oxygène des eaux, à leur réchauffement et à leur acidification (conséquences de l’absorption par celles-ci de 90 % du réchauffement climatique et d’un quart des gaz à effet de serre). Ceci entraînera la disparition des coraux qui protègent les côtes, tandis que les prises de poissons devraient diminuer de 20 à 24 % d’ici à la fin du siècle. Entre la baisse des ressources de nourritures et la disparition de leur territoire, 280 millions de réfugiés climatiques pourraient ainsi être forcés de se déplacer d’ici à quatre-vingts ans.

Des engagements trop faibles

Face à cette crise climatique et humaine annoncée, les dirigeants mondiaux sont poussés à réagir. Lundi 23 septembre, un sommet sur «l’urgence climatique» était organisé à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu. Mais, preuve du manque d’entrain international, moins de la moitié des 136 chefs d’Etats ont décidé d’y participer (le Brésil, l’Inde ou la Chine étaient absents et Donald Trump a fait une apparition de dix minutes).

Malgré les attentes, très peu d’avancées ont pu être actées. Soixante-six pays ont adhéré à l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 (France, Royaume-Uni, Norvège, Allemagne, Italie, Bhoutan, Nouvelle-Zélande…) et soixante-huit se sont engagés à revoir leurs plans climat à la hausse d’ici à 2020. Des petits pas sur le chemin très long qu’il reste à parcourir pour sauver la planète.

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