Donald Trump a indiqué dimanche qu'Abou Bakr al-Baghdadi était décédé lors d'une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie. Si le doute ne semble plus permis, ce n'est pas la première fois que le chef de Daesh est annoncé comme mort.
Rappelons que Baghdadi, dont la tête était mise à prix à 25 millions de dollars, n'est officiellement apparu que deux fois en public en l'espace de six ans: en juin 2014 à la mosquée al-Nouri, à Mossoul, pour autoproclamer la création du «califat» en Irak et en Syrie, et en avril 2019, dans une vidéo de propagande de Daesh, plus d'un mois après la chute dudit «califat». Et, le silence alimentant les spéculations, sa mort a été maintes fois annoncée à tort, tout comme celle d'Oussama Ben Laden avant lui.
Des premières rumeurs en 2014
A l'automne 2014, de premières rumeurs évoquant la mort potentielle d'Abou Bakr al-Baghdadi dans des raids aériens américains sont relayées par certains médias.
Si l'information n'est pas confirmée par les Etats-Unis, elle est carrément balayée le 13 novembre 2014, par un message audio qui aurait été enregistré par le chef terroriste lui-même. «Rassurez-vous, ô musulmans, votre Etat [islamique] va bien», affirme-t-il à l'époque.
«Grièvement blessé» dans un raid en 2015
Un an plus tard, en octobre 2015, les autorités irakiennes annoncent avoir frappé par voie aérienne le convoi de Baghdadi, assurant que ce dernier a été touché et serait «grièvement blessé», sans donner plus de précisions.
Mais le 26 décembre, la version des officiels irakiens est mise à mal par un nouvel enregistrement audio, où l'on entend le jihadiste en chef affirmer qu'il ne faisait pas partie du convoi attaqué deux mois auparavant.
Un faux communiqué en 2016
En juin 2016, ce qui s'apparente à un communiqué de Daesh devient viral sur Internet, certains médias internationaux allant même jusqu'à publier le texte indiquant que le calife autoproclamé a été tué dans une opération menée par la coalition internationale.
Sauf que ce communiqué s'avère être un faux. Et, après plusieurs mois d'ultimes doutes, la voix d'Abou Bakr al-Baghdadi retentit dans un nouveau message audio, en novembre 2016, pour soutenir ses combattants, alors que les soldats irakiens viennent de leur reprendre Mossoul.
tué à Rakka par une frappe russe en 2017
C'est la dernière fois que le chef de Daesh est annoncé mort à tort. En juin 2017, Moscou déclare avoir probablement «éliminé» Baghdadi dans un bombardement aérien, un mois auparavant, alors qu'il présidait une réunion des dirigeants de l'organisation jihadiste, près de Rakka. Si Washington ne confirme pas l'information, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) annonce à son tour, le 1er juillet, la mort du jihadiste, qui aurait été confirmée, selon l'ONG, «par de hauts responsables de Daesh». A priori, une énième «fake news», donc, si l'on en croit la déclaration du président américain ce dimanche.