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Pourquoi les rappeurs soutiennent-ils autant Bernie Sanders ?

Le rappeur Killer Mike est un ardent soutien de Bernie Sanders. [Joshua LOTT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Ce dimanche 1er mars, le groupe de rap Public Enemy (sans Flavor Flav) s'est produit lors d'un meeting de Bernie Sanders à Los Angeles. Un soutien qui n'a rien d'étonnant pour le candidat démocrate, qui compte dans la liste de ses supporteurs de nombreuses personnalités du hip-hop.

Cardi B, Brother Ali, Freeway, Bun B, M.I.A., Lil Yachty, T.I., Vic Mensa... Cette liste de nom qui ferait le bonheur de n'importe quel festival est ainsi une simple sélection des rappeurs qui marchent officiellement pour le sénateur du Vermont. Mais le plus emblématique de tous, et celui qui explique le mieux l'engouement de ses collègues pour «Crazy Bernie», reste certainement Killer Mike. 

Le rappeur d'Atlanta, de son vrai nom Michael Render, soutient Bernie Sanders depuis sa campagne présidentielle de 2016. A l'époque, l'artiste avait contacté plusieurs candidats à la primaire pour pouvoir s'entretenir avec eux. Certains, comme Hillary Clinton, n'avaient même pas daigné répondre à l'invitation, d'autres, comme Rand Paul, avaient promis de revenir vers lui. Mais au final, seul Sanders s'était pointé, expliquait à l'époque Killer Mike, dans le Guardian.

Mais ce n'est pas le seul argument qui fait pencher la balance en sa faveur. Dans une récente vidéo de campagne, le membre du groupe Run the Jewels explique que les problématiques mises en avant par Sanders (lutte contre les inégalités, hausse du salaire minimum, etc.) parlent directement aux «enfants du hip-hop» qui «sont issus de la classe ouvrière et des environnements pauvres».

Côté santé aussi, le programme du socialiste autoproclamé trouve une certaine résonnance chez les amateurs de hip-hop. «Les Noirs sont beaucoup plus touchés par le diabète que toute autre communauté», rappelle Killer Mike, pour qui le projet d'assurance santé universelle serait une énorme avancée.

«Votez pour Daddy Bernie, bitch»

Autre soutien de poids : celui de Cardi B. Dès 2016, la rappeuse du Bronx a soutenu le politicien de Brooklyn, appelant ses «bitch» à voter pour «Daddy Bernie». A l'époque, elle n'était toutefois pas aussi connue et son soutien était passé quelque peu au-dessus de Sanders et de son équipe, qui ne savait pas vraiment qui elle était, comme le rappelle Politico.

Depuis, Cardi B truste les premières places des ventes et a même intégré la liste des 100 personnes les plus influentes du monde établie par Time. Résultat, elle a pris une place importante dans les soutiens du candidat Sanders. Au point de faire avec lui un entretien en tête à tête, en août dernier... dans un salon de manucure.

Dans cette vidéo vue plus de 22 millions de fois (soit plus que le plus suivi des débats entre candidats à l'époque), la rappeuse et le démocrate ont pu aborder longuement des thèmes parfois oubliés des débats mais chers aux rappeurs et à leur public, comme les violences policières, la hausse du salaire minimum ou encore la dette étudiante.

Un rapprochement qui n'est pas dénué de calculs politiques pour Bernie Sanders. «Ensemble, nous allons impliquer des millions de jeunes dans le processus politique et transformer ce pays», a ainsi fait savoir le candidat sur son compte Twitter. Et à en croire les sondages, le sénateur du Vermont est le choix numéro un des 18-34 ans pour cette primaire (54 % des intentions de votes selon un sondage de février, loin derrière ses concurrents démocrates

Des jeunes qui vont avoir un poids plus important lors de cette élection présidentielle. Selon le Pew Research Center, la «Génération Z» (née après 1996) va en effet représenter 10 % de l'électorat, contre 4 % seulement en 2016. Ces électeurs ont déjà marqué les élections de mi-mandat de leur empreinte, avec une préférence pour les candidats démocrates. Avec un objectif en tête : combattre le pouvoir en place. Pas étonnant, donc, de les voir aux côtés de Bernie Sanders et Public Enemy, inoubliables interprêtes du classique «Fight the power».

 

A noter : 

Le soutien à Bernie Sanders a provoqué la séparation de Public Enemy. Chuck D a en effet annoncé en marge du meeting du candidat démocrate que son acolyte Flavor Flav ne faisait plus partie du groupe. Ce dernier avait indiqué la veille ne soutenir aucun candidat lors de cette élection. 

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