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Coronavirus : la France observe avec attention la situation italienne

À Milan, les rues et sites touristiques sont désertées depuis la mise en place du décret sur la quarantaine À Milan, les rues et sites touristiques sont désertées depuis la mise en place du décret sur la quarantaine[Alberto PIZZOLI / AFP]

La vie sous le coronavirus. Depuis hier, 15 millions d’Italiens, dans le nord du pays, vivent à l’écart, dans un monde quasi parallèle. Le gouvernement transalpin a en effet décidé de placer presque toute la zone en quarantaine jusqu’au début du mois d’avril afin d’endiguer l’épidémie.

Une décision hors-norme, qui s’explique par le fait que l’Italie est le premier foyer européen de coronavirus, avec 5 883 cas pour 233 décès. De l’autre côté des Alpes, en France, la situation de nos voisins est scrutée de près, alors que l’Hexagone est actuellement aux portes du stade 3 de l’épidémie.

La France en phase d’observation

Dès la mise en place du décret, hier, les déplacements des Italiens ont été limités pour entrer ou sortir des zones délimitées, mais également pour les trajets à l’intérieur de celles-ci. Une telle décision place le pays dans une situation inédite au niveau européen, puisque toute activité est désormais en suspens.

Les entreprises sont par exemple encouragées à mettre les employés en vacances forcées, mais les concerts et événements sportifs sont aussi annulés. Quant aux écoles, cinémas théâtres, ou casinos, ils sont momentanément mis entre parenthèses. Seuls les compétitions et entraînements liés aux Jeux Olympiques restent autorisés, mais sous surveillance accrue.

En France, si l’inquiétant scénario italien est d’ores est déjà scruté - alors qu’une épidémie est «inexorable» selon Emmanuel Macron - de telles restrictions ne sont pas encore envisagées. «Nous en sommes encore loin» a rappelé hier Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, avait lui assuré la semaine dernière que toutes les écoles ne fermeraient pas, même en cas de stade 3.

Cette différence de traitement entre les deux pays est notamment liée à la démographie et à la pyramide des âges italienne. C’est un fait : le coronavirus est surtout dangereux pour les personnes âgées, et un Transalpin sur quatre a plus de 65 ans, contre seulement un Français sur cinq. Le risque, lié au taux de létalité du Covid-19, est donc moindre dans l’Hexagone. De fait, il n’y a que dans des localités où des foyers épidémiques ont été identifiés (Oise ou Haut-Rhin) que les établissements scolaires ont fermé. Une manière également de limiter la psychose.

Un stade 3 en préparation

Si le gouvernement se veut rassurant, il ne veut pas non plus avoir l’air apathique. Dans ce contexte, le stade 3 de l’épidémie est actuellement en pleine écriture, avec des mesures potentiellement nationales, comme la suspension de certains transports en commun pour limiter les déplacements, un appel à privilégier le télétravail dans les entreprises, ou encore l’élargissement des interdictions de se rassembler. Pour le moment, les manifestations de plus de 5 000 personnes sont interdites jusqu’à mi-avril.

Mais surtout, les mesures auront pour but de traiter les malades en désengorgent les hôpitaux. Dans ce cadre, la grande majorité des patients qui ne présentent pas de cas graves seront diagnostiqués en ambulatoires, puis amenés à rester chez eux. Cependant tout cela reste encore dans le domaine de l’hypothétique, puisque le gouvernement n’a pas communiqué sur les directives claires à venir. Les prochains jours seront donc cruciaux. 

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