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Des scientifiques ont détecté le coronavirus dans des particules d'air pollué

Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certaines régions du nord de l'Italie présentaient des taux d'infection nettement plus élevés. [MIGUEL MEDINA / AFP].

Dans une étude relayée vendredi 24 avril par le quotidien britannique The Guardian, des scientifiques italiens indiquent avoir détecté le coronavirus dans des particules d'air pollué. Ils veulent maintenant savoir si la pollution peut servir de véhicule au SARS-CoV-2 et contribuer ainsi à contaminer plus de personnes in fine.

Mais avant cela, la première étape de leur travail, qui est encore en phase initiale, va consister à déterminer si le virus peut réellement survivre sur ces particules fines polluées et, si oui, s'il est présent en quantité suffisante pour provoquer une infection.

Autrement dit : si la présence du coronavirus dans des particules de pollution de l'air est avérée, il n'est pas pour autant encore certain que cela contribue à diffuser le SARS-CoV-2. En revanche, si tel est le cas, la lutte devra forcément s'adapter pour combattre le virus.

Un gène spécifique à la maladie Covid-19 identifié

Pour chercher à savoir si le coronavirus était présent dans la pollution, les scientifiques italiens ont collecté des échantillons d'air pollué dans une zone industrielle de la province de Bergame, en Lombardie, qui a particulièrement souffert de la pandémie.

Ils ont identifié un gène hautement spécifique à la maladie Covid-19 dans plusieurs échantillons. Puis, la présence de ce gène a ensuite été confirmée par des tests à l'aveugle dans un laboratoire indépendant.

Leonardo Setti de l'Université de Bologne, qui a dirigé les travaux, a souligné combien il était important d'explorer cette piste. L'enjeu de savoir si le virus peut aller plus loin grâce à la pollution de l'air étant d'une importance capitale.

«Si nous ne savons pas, nous ne pouvons qu'en subir les conséquences»

«Je suis un scientifique et je suis inquiet quand je ne sais pas», a-t-il déclaré au Guardian. «Si nous savons, nous pouvons trouver une solution. Mais si nous ne savons pas, nous ne pouvons qu'en subir les conséquences», a-t-il prévenu.

Les résultats complémentaires de son équipe seront d'autant plus scrutés qu'avant lui, deux autres groupes de recherche avaient eux aussi établi que le coronavirus est présent dans des particules d'air pollué. Ce qui pourrait permettre au SARS-CoV-2 de progresser dans l'air et ce qui expliquerait également pourquoi certaines régions du nord de l'Italie, très industrialisées, présentaient des taux d'infection nettement plus élevés comparativement à d'autres régions du pays.

En attendant, la littérature scientifique a déjà prouvé dans des études antérieures que la pollution est bien capable de transporter d'autres virus sur de longues distances, comme la rougeole ou la grippe aviaire, pouvant favoriser ainsi leur dissémination dans la population.

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