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Mort de George Floyd à Minneapolis : ce que l'on sait

Des passants viennent déposer des fleurs à l'endroit où George Floyd a été arrêté et tué Des passants viennent déposer des fleurs à l'endroit où George Floyd a été arrêté et tué[Kerem Yucel / AFP]

De la colère, de la frustration et de la peur, qui ont rapidement dégénéré en émeutes. La mort de George Floyd pendant une arrestation policière, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux le 25 mai, a très largement choqué aux Etats-Unis, et remis le racisme sur le devant de la scène médiatique américaine.

Qui était George Floyd ? 

George Floyd, Américain de 46 ans, avait déménagé dans le Minnesota pour «être une meilleure version de lui-même», selon un de ses amis. Originaire de Houston, il travaillait depuis cinq ans à la sécurité d'un bistrot de Minneapolis, et était «aimé de tous les employés et les clients» d'après le patron du lieu. Ses amis l'ont décrit aux médias américains comme un «gentil géant», du fait de ses 2m de haut. D'après son cercle proche, il reconstruisait sa vie après un passage en prison et des problèmes avec la justice plusieurs années en arrière. 

Que s'est-il passé lors de son arrestation ? 

Tout a débuté par un appel d'un commerçant au 911, le numéro d'urgence américain. La conversation, dévoilée dans les médias, montre que George Floyd aurait utilisé un faux billet pour acheter des cigarettes. Alcoolisé selon le commerçant, il refusait de rendre le paquet malgré les demandes. C'est alors que la police est intervenue. D'après les images de vidéos surveillances ou celles filmées par les passants, l'on peut voir que les agents le sortent de sa voiture, le menottent et l'emmènent en direction du véhicule des forces de l'ordre. 

Chancelant, il tombe sur le sol. Les images montrent qu'il n'a pas résisté à son arrestation. L'un des agents, blanc, le maintient cependant au sol, avec un genou sur son cou. Sur la vidéo, on voit le temps s'écouler, avec les plaintes de George Floyd, répétant qu'il ne peut pas respirer. Ses yeux se ferment alors pour ne jamais se rouvrir. Quand des ambulanciers sont arrivés pour prendre son pouls, ils n'en ont entendu aucun. 

Les policiers sont-ils poursuivis ?

Quand la vidéo est sortie, il n'a pas fallu longtemps pour que les quatre agents présents sur place soient identifiés. Ils ont tous été licenciés de leur poste, et le FBI enquête actuellement sur ce dossier. Aucune arrestation n'a cependant été réalisée, ce qui a frustré le maire de Minneapolis Jacob Frey. «Pourquoi l'homme qui a tué George Floyd n'est pas en prison ? Si vous ou moi l'avions fait, nous serions derrière les barreaux à l'heure qu'il est», a-t-il déclaré lors d'un point presse, appelant à ce que les autorités judiciaires poursuivent ce policier. Le procureur Michael Freeman, qui travaille sur le dossier, n'a pas encore pris de décision, et a appelé à la patience en attendant de pouvoir travailler correctement. Il a cependant assuré sans en dire plus que «justice sera rendue». 

La colère de Minneapolis

Cela n'a pas suffi à convaincre et calmer certains habitants de la ville. Depuis la publication de la vidéo le 25 mai, des émeutes et des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu dans un très fort climat de tension. Ce 29 mai, un commissariat a été incendié, ce qui a entraîné l'intervention de la garde nationale. Donald Trump, qui avait apporté son soutien à la famille de George Floyd, s'est montré très virulent contre les contestataires, et notamment les casseurs qui profitaient de l'événement. «Là où les pillages commencent, les coups de feu commencent», a-t-il menacé sur les réseaux sociaux. 

Quelques heures plus tard, un journaliste noir de CNN a été arrêté en plein direct à la télévision, ainsi que toute son équipe. Plusieurs de ses collègues suspectent un nouvel acte de racisme alors qu'un autre reporter de CNN, blanc, a été approché quelques instants plus tôt et a été laissé tranquille. La tension reste donc maximale dans la ville, alors que les manifestations pour demander justice s'étendent désormais à d'autres régions du pays. 

Des réactions très nombreuses

Outre les manifestations, nombreux sont ceux qui ont envoyé un message de soutien aux proches de George Floyd, et appelé à ce que justice soit rendue. De LeBron James à Donald Trump en passant par Madonna ou encore John Boyega, tous se sont dit choqués. Ce 29 mai, Barack Obama, dont la parole était très attendue, a également posté un message sur ses réseaux sociaux en réaction. L'ancien président a déclaré partager «l'angoisse» avec des millions de personnes à la vue des images.

Prenant plusieurs exemple de cas de racisme observés aux Etats-Unis ces dernières semaines, il assure qu'être «traité différemment en fonction de sa race est tragiquement, douloureusement, et désespérément "normal". Cela ne devrait pas être "normal" en 2020 en Amérique. Cela ne peut pas l'être». Barack Obama termine son message en appelant à la justice, et en demandant à tous de «travailler ensemble pour créer une "nouvelle normalité"». 

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