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«Projet Kentler» : Comment Berlin a sciemment confié des enfants à des pédophiles pendant des années

La mairie de Berlin était au centre de ce système pédophile La mairie de Berlin était au centre de ce système pédophile. [John MACDOUGALL / AFP]

Un réseau de pédophilie organisé par un sexologue et défendu par la mairie de Berlin pendant des dizaines d'années. C'est le scandale qui secoue ces derniers jours l'Allemagne après les témoignages publics de plusieurs victimes du «projet Kentler», qui visait à placer des enfants sans domicile chez des pédophiles.

Le but, selon le sexologue Helmut Kentler, était de «resocialiser» ces enfants en difficulté. L'homme, décédé en 2008, a défendu toute sa vie la pédophilie et l'amnistie des adultes qui la pratiquaient. Dans un ouvrage qui fut très populaire, il expliquait que les relations avec les enfants n'étaient pas problématiques. Influent, il avait convaincu la mairie de Berlin que sa solution était la bonne. 

Le placement des enfants chez des pédophiles a donc débuté dans les années 1970, et ne s'est achevé que trente ans plus tard. C'est ainsi qu'un concierge condamné pour abus sexuels s'est vu confier la garde d'enfants à plusieurs reprises par les dirigeants de la ville. Selon les estimations, il aurait violé au moins neufs garçons mineurs, sans jamais être condamné ni même inquiété par la justice. L'homme a continué de recevoir de l'argent contre la garde des enfants jusqu'en 2003. 

1.000 dossiers encore en attente 

Il aura fallu que deux hommes portent plainte récemment pour que la mairie décide d'enquêter sur ces pratiques. Marco et Swen, deux victimes de ce système organisé, comptent comprendre comment cela a été possible. «Nous savons ce qui s'est passé parce que nous l'avons vécu», a déclaré le premier lors d'une conférence de presse organisée ce 22 juin. Wolfgang Schröder, l'un des experts missionnés par la mairie de Berlin pour enquêter, a assuré que cette dernière n'avait «pas seulement toléré. Elle a encouragé ces pratiques». 

Il a également assuré qu'il restait «environ 1.000 dossiers qui n'ont pas pu être traités», preuve que les quelques cas cités plus haut ne sont que la partie visible d'une affaire potentiellement nationale. Les victimes devraient obtenir des compensations financières, promises par Sandra Scheeres, sénatrice de Berlin en charge du dossier, mais les personnages au centre de l'affaire comme le concierge Fritz H. et Helmut Kentler, décédés, ne pourront jamais être jugés.

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