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Tout savoir sur Ghislaine Maxwell, complice présumée de Jeffrey Epstein

Si la nature de leur lien n'est pas toujours clairement identifiée, de nombreux témoignages s'accordent pour dire que Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein sont restés inséparables pendant de nombreuses années.[Handout, Laura Cavanaugh / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / New York State Sex Offender Registry / AFP]

Ancienne compagne et employée de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell avait disparu depuis la mort de l'homme d'affaires, en août 2019. Soupçonnée d'avoir participé à l'exploitation sexuelle de plusieurs jeunes filles, elle vient d'être arrêtée par le FBI et inculpée de trafic de mineures au bénéfice du milliardaire new-yorkais.

Indissociable de Jeffrey Epstein

Née à Maisons-Laffitte, en France, Ghislaine Maxwell est la fille du magnat britannique des médias Robert Maxwell, et de l'historienne française et spécialiste de l'Holocauste Elisabeth Maxwell. Elevée en Angleterre, elle s'est installée aux Etats-Unis après avoir été diplômée de la prestigieuse université d'Oxford.

Sa relation avec Jeffrey Epstein a commencé à ce moment-là. S'il est certain qu'elle a été sa compagne pendant quelques années, la nature de leur lien par la suite semble difficile à déterminer. Tour à tour désignée comme sa confidente, sa collaboratrice ou son employée, elle a, sans aucun doute, fait partie de son entourage le plus proche.

A tel point que, lorsque l'homme d'affaires est accusé par plusieurs jeunes femmes de les avoir agressées sexuellement, le nom de Ghislaine Maxwell surgit de manière répétée dans le récit des victimes présumées.

Bien plus qu'une entremetteuse

Selon plusieurs témoignages affirment qu'elle était en charge de «recruter, entretenir, héberger et organiser le trafic de jeunes filles» pour Jeffrey Epstein.

Virginia Giuffre, l'une des victimes présumées du milliardaire, a été l'une des premières à incriminer Ghislaine Maxwell. Selon elle, cette femme l'aurait non seulement présentée à l'homme d'affaires new-yorkais, alors qu'elle était âgée de 16 ans, mais aussi au prince Andrew, accusé d'avoir participé à ce réseau international de trafic sexuel. Une version que la famille royale d'Angleterre nie catégoriquement.

Mais Virginia Giuffre ne s'arrête pas là. En 2018, dans une interview pour le Miami Herald, elle affirme que Ghislaine Maxwell ne se contentait pas de jouer les entremetteuses. Selon l'accusatrice, elle était aussi chargée de «former» des jeunes filles à satisfaire Jeffrey Epstein sexuellement. L'ex-compagne de l'homme d'affaires aurait d'ailleurs pris part à différents rapports sexuels.

Une disparition progressive

En 2008, le nom de Jeffrey Epstein est une première fois impliqué dans une affaire de violences sexuelles. A partir de là, Ghislaine Maxwell a commencé à se faire plus discrète. Selon le Washington Post, elle a vendu sa maison de Manhattan en 2016. Interrogés sur la question l'année suivante, ses avocats se sont contentés de répondre qu'elle vivait à Londres, sans donner d'adresse.

Après le décès de son ancien compagnon, retrouvé mort dans sa cellule en août 2019, la complice présumée a définitivement disparu des radars, ne donnant signe de vie que pour attaquer les héritiers de Jeffrey Epstein, en mars dernier.

Affirmant n'avoir rien su des agressions sexuelles dont il était accusé, elle a réclamé la prise en charge de ses frais d'avocats, ainsi que des dépenses engagées pour sa protection personnelle et sa mise en sûreté. Le tout dans un document déposé devant la Cour supérieure des Iles Vierges, territoire américain dans lequel Jeffrey Epstein possédait plusieurs propriétés.

Menacée de mort ?

Dans cette assignation Ghislaine Maxwell, aujourd'hui âgée de 58 ans, indique avoir été employée par Jeffrey Epstein de 1999 à 2006 «au moins», à la gestion de plusieurs propriétés du financier américain.

Elle assure que le New-Yorkais, dont l'origine exacte de la fortune demeure mystérieuse, lui a promis, oralement et par écrit, de continuer à la soutenir financièrement, y compris après la fin de leur relation de travail. Une promesse réitérée selon elle par l'administrateur des biens de Jeffrey Epstein, qui l'aurait assurée de son soutien pour faire face aux actions en justice intentées par les victimes présumées du financier américain.

Dans ce document, Ghislaine Maxwell affirme également avoir reçu plusieurs menaces de mort, qui l'ont amenée à recourir à un service de protection et à se mettre en lieu sûr.

Cela n'a pas empêché les agents du FBI de la retrouver, pas plus que les multiples passeports dont elle disposait au moment de son arrestation.

Six chefs d'accusation différents

Selon l'acte d'accusation à son encontre, elle sera inculpée formellement de six chefs, notamment d'incitation à des actes sexuels illégaux et d'avoir «aidé, facilité et contribué aux agressions sur mineures de Jeffrey Epstein», de 1994 à 1997.

Elle est aussi accusée d'«avoir menti de façon répétée» lors d'un témoignage sous serment dans le cadre d'un procès au civil en 2016, ce qui lui vaut deux chefs d'inculpation pour faux témoignage. 

L'acte d'accusation cite trois victimes présumées, identifiées uniquement par des numéros, toutes mineures à l'époque des faits, et indique qu'elles ont été amenées par Ghislaine Maxwell dans les résidences du financier à Manhattan, en Floride, au Nouveau-Mexique, ainsi que dans la résidence de Mme Maxwell à Londres, avant d'être agressées sexuellement.  

Le seul chef d'inculpation pour incitation à des actes sexuels illégaux pourrait lui valoir la prison à perpétuité en cas de condamnation.

Retrouvez toute l'actualité sur l'affaire Jeffrey Epstein ICI

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