En direct
A suivre

La Russie a-t-elle vraiment lancé un «projectile» depuis l'espace ?

Le général John Raymond, patron de la nouvelle Force de l'espace américaine lors d'une audience du comité des services armés du Sénat, le 6 mai 2020 à Washington [GREG NASH / POOL / AFP]

Le Commandement spatial américain a accusé la Russie d'avoir conduit un test anti-satellite lancé depuis l'espace, le 15 juillet dernier. Une information que Moscou dément fermement.

Si la Russie a appelé l'objet un «instrument spécial» d'inspection spatiale, la manoeuvre signifie pour Washington une rare escalade militaire dans l'espace. Dans un communiqué publié le 23 juillet le commandement américain avait écrit : « Le test de la semaine dernière est un autre exemple du fait que les menaces qui pèsent sur les systèmes spatiaux américains et alliés sont réelles, graves et croissantes». 

Christopher Ford, le Secrétaire d'État adjoint à la sécurité internationale et à la non-prolifération, a souligné l'hypocrisie de la Russie, qui «cherche à restreindre les possibilités des Etats-Unis alors que Moscou n'a nullement l'intention de toucher à son propre programme spatial». Puis d'ajouter : «Des actions comme celle-ci menacent l'utilisation pacifique de l'espace et risquent de créer des débris qui pourraient constituer une menace pour les satellites et les systèmes spatiaux dont le monde dépend».

Pour la première fois, le Royaume-Uni a publiquement soutenu les accusations faites contre la Russie quant à cette théorie du lancer d'une arme anti-satellite dans l'espace.

La capacité d'un satellite à en attaquer un autre était jusqu'à présent théorique. Seules des frappes depuis le sol avaient été démontrées par les Etats-Unis, la Russie, la Chine en 2007 et l'Inde en 2019, mais ces explosions créent des milliers de débris et les grandes puissances s'abstiennent de renouveler ces essais.

«L'espace est un théâtre de guerre comme l'air, la terre et la mer »

L'incident russe pourrait être un message à Washington, en train de mettre en place la nouvelle Force de l'espace, décidée par Donald Trump dans un but affiché de domination. Son patron, le général Jay Raymond, a répété son credo vendredi: «L'espace est un théâtre de guerre comme l'air, la terre et la mer».

En novembre 2019, la Russie avait lancé un satellite, baptisé Cosmos 2542. La semaine suivante, ce satellite libérait un sous-satellite, Cosmos 2543, capable de manoeuvrer en orbite pour observer, inspecter ou espionner d'autres satellites, explique l'AFP. Sur Twitter, un spécialiste avait détaillé la manoeuvre dans un long thread. 

Christopher Ford a rappelé qu'aucune action dans l'espace n'était sans conséquence : «Là-haut, il n'y jamais de petit accrochage».

Comme le rappelle l'AFP,  les satellites filent dans le vide à des dizaines de milliers de kilomètres par heure, et le moindre choc entre un satellite et un objet peut percer un panneau solaire ou endommager ou détruire tout l'engin, selon la taille de l'objet. 

Retrouvez toute l'actualité internationale ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités