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Le venin d'abeille pourrait être efficace pour traiter certains cancers du sein

L'effet antitumoral du venin d'abeille est attribué à son principal composant, la mélittine.[Pixabay]

Il suffit de se faire piquer par une abeille une fois dans sa vie pour ne pas avoir envie de réitérer l'expérience. Pourtant, le venin du petit insecte, certes douloureux, pourrait bien sauver des vies. Une étude publiée mardi 1er septembre dans la revue Nature montre qu'il est capable de détruire les cellules cancéreuses du sein, même lorsque la maladie est agressive.

Des scientifiques de l'Institut de recherche médicale Harry Perkins de Perth, en Australie, ont endormi des abeilles pour recueillir leur venin, avant d'injecter la substance à des souris élevées pour développer un cancer du sein «triple négatif».

Cette forme agressive de la maladie se caractérise par l'absence de marqueur connu à la surface des cellules cancéreuses, empêchant toute réponse favorable aux thérapies ciblées. Représentant environ 15% des patientes, elle est dans certains cas relativement bien traitée grâce à la chimiothérapie mais quelques malades développent une résistance. Sans compter que le taux de récidive est assez élevé, notamment dans les deux ans qui suivent la fin des traitements.

Or, l'étude menée à Perth a montré que le venin d'abeille, inoculé à des concentrations spécifiques, peut tuer jusqu'à 100% de ces cellules cancéreuses. Chez les souris cobayes, elles ont été détruites en moins d'une heure et, surtout, en épargnant les cellules saines.

Ciara Duffy, directrice des recherches, explique que l'on doit cette prouesse à la mélittine, le composant principal du venin d'abeille. Cet oligopeptide altère la membrane plasmique des cellules cancéreuses qui finissent pas mourir. Mieux encore : il empêche la croissance et la reproduction de ces cellules indésirables, entravant la propagation de la maladie.

Ces découvertes pourrait faire du venin d'abeille un allié précieux de la chimiothérapie : en perçant de petits trous dans la membrane des cellules cancéreuses, il facilite la pénétration des traitements conventionnels. Pour l'heure, les tests se poursuivent sur des animaux, mais les chercheurs espèrent pouvoir bientôt passer aux essais cliniques, sur des sujets humains.

En attendant, ils sont parvenus à synthétiser la mélittine en laboratoire. Une bonne nouvelle car, si cet oligopeptide est officiellement utilisé dans le traitement des cancers à l'avenir, il ne sera plus nécessaire de le prélever sur des abeilles.

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