Emmanuel Macron a accordé une interview à la chaine de télévision qatarienne Al Jazeera alors que des manifestations anti-françaises ont essaimé dans plusieurs pays musulmans depuis plusieurs jours.
Dans cet entretien, diffusé samedi 31 octobre, le chef de l'Etat dit comprendre que des musulmans puissent être «choqués» par les caricatures de Mahomet mais qu'elles ne justifiaient pas la violence. «Je comprends qu'on puisse être choqué par des caricatures, mais je n'accepterai jamais qu'on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c'est notre vocation de les protéger», assure le locataire de l'Elysée. Il a ajouté que les caricatures venaient de journaux indépendants et ne sont pas de la volonté du gouvernement.
D'une durée de 55 minutes, cet entretien, enregistré à l'Elysée, a pour but de faire baisser les tensions entre le monde musulman et la France. Depuis un mois et notamment l'assassinat de Samuel Paty, cet enseignant qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves pour leur enseigner la liberté d'expression, le torchon brûle entre la France et certains pays musulmans.
«nous ne renoncerons pas aux caricatures»
Après le meurtre du professeur d'histoire-géo, le président de la République avait, lors de l'hommage, assuré que «nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent».
Un autre phrase prononcée cette fois à l'occasion d'un discours contre le «séparatisme islamiste» a été mal perçue notamment par Recep Tayyip Erdoganpar. «L'Islam est une religion qui vit une crise aujourd’hui, partout dans le monde», avait déclaré le chef de l'Etat au début du mois d'octobre. Le président turc l'a alors accusé de pointer du doigt les musulmans et l'avait enjoint à faire des «examens de santé mentale».
Entre le Covid et la gestion du séparatisme devenu « danger islamiste », c’est la seconde partie du mandat d’Emmanuel Macron qui se joue actuellement. Une chose est sûre, au premier tour ce sera « Tous contre Macron » #LInfoduVrai pic.twitter.com/4pK06oeW5t
— L'Info Du Vrai (@linfoduvrai) October 26, 2020
A cause des caricatures et des phrases du président de la République, dans plusieurs pays, comme au Bangladesh, au Pakistan, en Afghanistan, et en Iran, le portrait d'Emmanuel Macron a été brûlé avec le drapeau français et son effigie pendue. Un appel au boycott des produits français avait aussi été lancé.
L'intégralité de l'interview sur Al-Jazeera, chaîne regardé par plus de 25 millions de personnes, sera disponible en fin d'après-midi.