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L'eau devient un produit financier comme les autres aux Etats-Unis

Des contrats à terme dits «futures» en anglais adossés à l'indice Nasdaq Veles California Water s'échangent sur le Chicago Mercantile Exchange et le Nasdaq. [JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

L'eau, un produit financier comme les autres ? Depuis quelques jours, les investisseurs peuvent parier sur l'évolution du cours de l'or bleu en Californie, comme ils peuvent le faire sur le blé et le pétrole.

Plus précisément, des contrats à terme dits «futures» en anglais adossés à l'indice Nasdaq Veles California Water créé en 2018 - portant sur l'eau californienne donc - s'échangent sur le Chicago Mercantile Exchange (CME). D'ici à la fin de l'année, ces actifs feront aussi leur entrée sur le Nasdaq. 

Un contrat à terme correspond à la possibilité pour un individu d'acheter un actif à l'instant «t» pour une livraison et un paiement à une date future dans les conditions prévues initialement. C'est donc un pari sur l'avenir qui s'avère avantageux si le cours de l'eau augmente dans les six mois qui suivent, et raté s'il baisse.  

Après une première clôture lundi au prix de 496 dollars par pied d'acre (ce qui correspond à environ 1233,5 m3), les contrats à terme pour une livraison en janvier 2021 ont progressé de 2,42% pour s'établir à 508 dollars, le 8 décembre.

Une protection contre les variations de prix ou la porte ouverte aux spéculations ?

Ce nouveau marché des contrats à terme adossés au cours de l'eau doit permettre aux agriculteurs californiens de se protéger contre les fluctuations des prix de l'eau. C'est en tout cas ce qu'indiquent des dirigeants du CME.

Cela représentera également un bon indicateur de rareté pour cette ressource de plus en plus précieuse dans de nombreuses régions du monde.

Or on sait que le changement climatique et la sécheresse notamment devraient davantage accroître la pression autour de cette nouvelle matière première dans les prochaines années. Selon l'ONU, une pénurie pourrait toucher 5 miliards d'individus en 2050.

Mais le marché des contrats à terme est traditionnellement le théâtre de nombreux mouvement spéculatifs. Le risque étant que les mouvements de prix s'éloignent de l'économie réelle et engendrent des phénomènes de bulles spéculatives. 

Cela pourrait donc aussi être synonyme de sources de tensions pour les agriculteurs californiens.

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