Les larmes lui sont montées. Joe Biden s'exprimait ce 19 janvier depuis Wilmington, dans le Delaware, où il a élu domicile depuis de longues décennies. Il saisissait l'occasion de dire au revoir aux électeurs qui lui ont permis d'être sénateur six mandats consécutifs à la veille de son investiture à Washington.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le moment s'est rapidement chargé d'émotion. Alors qu'il blaguait sur sa propension à citer des poètes irlandais dans ses discours et ses prises de parole, il en a profité pour raconter une phrase pronconcée par l'un d'entre eux, James Joyce. «Il aurait dit à un ami que quand son temps serait venu de mourir : "Dublin sera gravé dans mon coeur"», raconte le démocrate.
President-elect Biden chokes up while delivering a farewell address to Delaware before traveling to Washington for his inauguration: "When I die, Delaware will be written on my heart" https://t.co/Nj065CIsxp pic.twitter.com/BPNeXxaRel
— CBS News (@CBSNews) January 19, 2021
Avant de poursuivre, celui qui deviendra ce 20 janvier le 46e président des Etats-Unis a eu besoin d'une pause. «Excusez mon émotion, mais quand je mourrai, le Delaware sera gravé dans mon coeur», assène-t-il. Il en a profité pour louer la bienveillance des habitants de cet Etat qui ont «toujours été là dans le bon et le mauvais».
Il faut dire que c'est dans cet Etat que Joe Biden, où il a été élevé (il est né en Pennsylvanie, ndlr), a connu les principales tragédies de sa vie. Pour rappel, alors qu'il venait d'être élu sénateur du Delaware, sa femme Neilia et sa fille Naomi sont mortes dans un accident de voiture. C'est d'ailleurs à partir de ce jour qu'il s'est fait la promesse de rentrer tous les soirs de Washington jusqu'à Wilmington en train pour s'occuper de ses deux fils, Beau et Hunter. À tel point que la gare de la ville porte aujourd'hui son nom.
L'émotion était également palpable au moment où Joe Biden a fait mention de son fils ainé, Beau, décédé en 2015 d'une tumeur au cerveau. Les deux hommes étaient très proches, et les observateurs voyaient dans le fils un héritier politique du père. «Je n'ai qu'un regret, qu'il ne soit pas là, car nous devrions le présenter lui comme président», a ainsi déclaré le président élu, visiblement très ému à l'évocation de cette idée.
