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Brésil : les dépenses alimentaires colossales du gouvernement font scandale

Jair Bolsonaro, le président du Brésil, a insulté la presse à l'origine des révélations concernant les dépenses alimentaires de son gouvernement en 2020.[Sergio Lima / AFP]

Il semblerait que le Brésil soit gouverné par des becs sucrés. Selon les informations révélées par la presse nationale, les dépenses alimentaires du gouvernement de Jair Bolsonaro ont atteint des sommets en 2020. La facture de lait concentré sucré a notamment attiré l'attention puisqu'elle s'élève à 2,3 millions d'euros... l'équivalent de deux à trois tonnes par jour.

Selon les calculs du Monde, cela revient à 7.000 conserves consommées quotidiennement. Une quantité astronomique que le gouvernement a bien du mal à justifier. Pour s'expliquer, le ministère de la Défense a vaguement tenté de vanter le «potentiel énergétique» du lait concentré.

L'argument ne fait pas mouche et n'explique pas le reste des frais de bouche qui s'élèvent, en tout, a plus de 1,8 milliard de reais (270 millions d'euros), d'après les chiffres révélés par Metropoles. Un budget annuel supérieur de 20% à celui de 2019 et qui comprend 2,4 millions d'euros de frites, 750.000€ de raisins secs, 330.000€ de chewing-gum ou encore 250.000€ de chantilly.

Un copieux menu qui n'a pas manqué de faire réagir les Brésiliens, notamment sur les réseaux sociaux. Là où certains se contentent de se moquer, soulignant l'absurdité de la situation à grand renfort de caricatures, d'autres expriment leur indignation.

Ceux-là estiment notamment qu'en pleine pandémie, cet argent aurait sans doute pu être dépensé plus utilement, en vaccins ou en bonbonnes d'oxygène. Quelques voix exigent même l'ouverture d'une enquête parlementaire, soupçonnant de potentiels détournements de fonds.

Le président brésilien, Jair Bolsonaro, a balayé ces accusations en insultant copieusement la presse à l'origine de ces révélations, n'hésitant pas à indiquer où elle pouvait se mettre «cette conserve de lait concentré». Le chef d'Etat est actuellement sous pression car menacé de destitution pour sa mauvaise gestion de la crise sanitaire.

La campagne de vaccination brésilienne est largement décriée en raison de nombreux retards et dysfonctionnements. Affrontant actuellement une deuxième vague de contaminations particulièrement violente, alors que le variant amazonien, jugé plus contagieux, se propage rapidement, le pays enregistre un bilan dramatique, avec 220.000 morts.

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