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Birmanie : Aung San Suu Kyi devant la justice aujourd'hui

Aung San Suu Kyi n'a plus été vue en public depuis son arrestation le 1er février dernier. Aung San Suu Kyi n'a plus été vue en public depuis son arrestation le 1er février dernier.[STR / AFP]

Renversée par un coup d'Etat militaire, l'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi doit de nouveau comparaître devant la justice ce mercredi, alors que la junte au pouvoir poursuit sa répression sanglante des manifestations pro-démocratie.

Depuis son arrestation le 1er février dernier, la «Dame de Rangoun» a été inculpée à quatre reprises, pour importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus, violation d'une loi sur les télécommunications et incitation aux troubles publics.

Elle fait également face à plusieurs enquêtes pour corruption. L'armée la suspecte notamment d'avoir reçu 600.000 dollars (500.000 euros) de pots-de-vin et plus de 11 kilos d'or. Elle est également accusée d'avoir sous-évalué des loyers pour des terrains utilisés par la Fondation Daw Khin Kyi, créée par l'ex-dirigeante de 75 ans sous le nom de sa mère.

Ces chefs d'inculpation et accusations - sans preuves tangibles - sont jugés extravagants par les observateurs internationaux, qui y voient une manoeuvre de la junte pour se débarrasser d'Aung San Suu Kyi. Si la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés, elle pourrait en effet être condamnée à de longues années de prison et bannie de la politique.

De six mois à un an de procès

Les conditions de son procès, à huis clos et par visioconférence, entamé mi-février, semblent confirmer la piste d'une parodie de justice. Son avocat, Khin Maung Zaw, n'a toujours pas pu rencontrer sa cliente, placée en résidence surveillée à Naypyidaw, la capitale birmane. Il a tout de même pu la voir en visioconférence le 1er mars, au cours de sa précédente audition par la justice, lors de laquelle il l'a trouvée en bonne santé.

Mais Khin Maung Zaw a depuis été informé par les autorités birmanes qu'Aung San Suu Kyi, qui n'a plus été vue en public depuis son arrestation, ne pourrait être représentée que par deux avocats juniors. Le procès de l'ancienne conseillère d'Etat - un poste équivalent à celui de Première ministre - pourrait durer de six mois à un an.

Pendant ce temps-là, ses partisans et tous les autres militants pro-démocratie du pays ne baissent pas les armes, poursuivant la mobilisation, malgré la riposte brutale de la junte. Selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG birmane, plus de 260 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le coup d'Etat militaire du 1er février.

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