En direct
A suivre

IVG : Où en est la France par rapport à ses voisins européens ?

En Pologne, des manifestations sont organisées pour défendre le droit à l'IVG, qui vient d'être quasi-totalement interdit. [Wojtek Radwanski / AFP]

Ce dimanche, 343 personnalités réclament l'allongement du délai de recours à l'IVG. Pour l'instant, les Françaises peuvent avorter jusqu'à leur douzième semaine de grossesse.

Un délai trop court, selon une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche et signée par la militante Caroline De Haas, l'actrice Isabelle Carré ou encore la chanteuse Vanessa Paradis. Elles ont toutes déclaré avoir avorté hors du délai légal. 

Cette opération a parfois nécessité un voyage à l'étranger. Car comme le montre la carte ci-dessous, la France n'est pas le pays le plus progressiste au sujet de l'IVG.

En Espagne et en Autriche, il est par exemple possible d'avorter jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse. Un système mis en avant par la députée non inscrite Albane Guillot : celle-ci a déposé, fin 2020, une proposition de loi visant à allonger de deux semaines le délai légal de recours à l'IVG en France. La proposition a été adoptée par les députés mais rejetée en bloc par le Sénat. Elle devrait être examinée par l'Assemblée nationale une seconde fois cette année. 

Parmi les pays encore moins restrictifs, on retrouve la Suède, où le délai est de 18 semaines, et les Pays-Bas, avec 22 semaines. Le Royaume-Uni occupe la première place du classement : il est possible d'y avorter jusqu'à 24 semaines après le début d'une grossesse. 

Situation aggravée par la crise sanitaire

Les délais de recours à l'IVG sont fortement revenus dans l'actualité depuis le début de la crise sanitaire. A cause du manque de praticiens et de la fermeture de certains centres, le nombre de femmes ayant dépassé les délais a explosé. D'autant plus que, dans certains pays, la pandémie a engendré un recul des droits en matière d'IVG. 

En Roumanie par exemple, l'avortement n'a plus été considéré comme une «opération urgente» pendant les deux mois qui ont suivi le début de la crise. En Slovaquie, les députés ont déposé 11 propositions de loi en 2020 pour restreindre le recours à l'IVG, rapporte Libération.

Certains pays ont au contraire tenté de faciliter la procédure d'avortement. Au Royaume-Uni, les femmes peuvent, depuis le début de la pandémie, se faire livrer des pilules abortives chez elles après une téléconsultation. 

Les pays européens les plus restrictifs restent la Pologne et Malte. A Malte, l'avortement est interdit. Les femmes et les médecins qui le pratiquent risquent jusqu'à trois ans de prison. En Pologne, l'IVG est - théoriquement - autorisé sous certaines conditions. Mais dans les faits, seuls 1.000 avortements sont réalisés légalement chaque année (contre 210.000 en France), dont 98% dans le cadre d'une malformation du foetus. Critère qui vient tout juste d'être aboli par le Tribunal constitutionnel. En pratique, cela revient donc à interdire quasi-totalement l'IVG. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités