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Qu'est ce que le champignon noir, maladie mortelle liée au Covid qui bat des records en Inde ?

Cette infection peut nécessiter l'ablation d'un œil ou d'une partie de la mâchoire pour éviter que le cerveau soit atteint. Cette infection peut nécessiter l'ablation d'un œil ou d'une partie de la mâchoire pour éviter que le cerveau soit atteint.[Prakash SINGH / AFP]

Les malheurs de l'Inde se poursuivent. Déjà secoué par une flambée record du coronavirus, le pays fait face à une multiplication de cas d'une infection rare, la mucormycose, surnommée le «champignon noir», chez des patients guéris du Covid-19 ou en voie de guérison. Plus de 45.000 cas ont été enregistrés ces deux derniers mois.

Causée par certains micro-organismes fongiques, que l'on trouve de manière naturelle dans les sols et la matière organique en décomposition (feuilles, bois, etc.), cette maladie, à la mortalité élevée (environ 50 %), s'attaque le plus souvent aux sinus et aux poumons, mais également au cerveau et aux yeux. Elle touche principalement les personnes immunodéprimées, notamment celles souffrant de diabète.

Habituellement très rare, cette infection connaît actuellement une hausse inédite en Inde, chez des personnes remises du coronavirus. Un responsable d'un hôpital de Bombay a affirmé à Reuters que son établissement avait traité au moins dix patients atteints de cette maladie au cours des deux dernières semaines, soit deux fois plus que toute l'année précédant la pandémie. Un autre a enregistré 24 cas lors des deux derniers mois, contre six l'année précédente, rapporte la BBC.

Si cette infection peut être soignée à l'aide de médicaments anti-fongiques, elle peut nécessiter dans certains cas des interventions chirurgicales lourdes. Elles peuvent aller jusqu'à l'ablation d'un œil ou d'une partie de la mâchoire pour éviter que la maladie n'atteigne le cerveau.

Les traitements à base de stéroïdes en cause ?

Selon certains médecins, le bond inattendu de cas de mucormycose en Inde est à rapprocher des traitements utilisés pour soigner les patients atteints de formes sévères du coronavirus, à base de stéroïdes. Ces hormones réduisent les complications liées au Covid-19, mais ont un effet pervers : elles diminuent les défenses immunitaires, déjà affaiblies chez les personnes diabétiques.

Ces traitements sont également utilisés ailleurs dans le monde, sans provoquer la même envolée du nombre de mucormycoses. Une différence qui, selon certains experts, s'explique par le fait que la population indienne est proportionnellement plus touchée par le diabète, qui en plus serait souvent mal contrôlé.

Dans un avis rendu dimanche, la task force Covid-19 du gouvernement indien a notamment appelé les soignants à utiliser les stéroïdes de façon judicieuse, au bon moment, pendant la durée adéquate et avec des doses adaptées, sur les patients atteints par le coronavirus.

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