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Le plus ancien détenu de Guantanamo libéré après 16 ans, sans charge retenue contre lui

L'homme aura passé 16 ans à Guantanamo. [THOMAS WATKINS / AFP]

Il était connu pour être le plus âgé des prisonniers de Guantanamo Bay. Les Etats-Unis ont approuvé, lundi 17 mai, la libération de Saifullah Paracha, un Pakistanais de 73 ans détenu pendant seize ans dans cette prison militaire basée à Cuba, en raison de liens présumés avec al-Qaida. L'homme n'a jamais été inculpé.

Le cas de Saifullah Paracha avait retenu l'attention des médias internationaux après que Shelby Sullivan-Bennis, l'avocat qui le représentait lors de son audience devant la commission d'examen des prisonniers en novembre dernier, a déclaré que l'homme avait été innocenté par les autorités.

Outre son âge avancé, son état médical avait également défrayé la chronique, dans la mesure où Saifullah Paracha était décrit comme l'un des prisonniers les plus malades de Guantanamo, souffrant de plusieurs maladies cardiaques, de diabète et d'hypertension artérielle, comme l'a rapporté notamment The New York Times.

Paracha avait été capturé en Thaïlande en 2003. Il avait été fait prisonnier parce qu'il était soupçonné d'avoir entretenu des liens avec l'organisation terroriste islamiste al-Qaida. Jamais, à aucun moment, l'homme n'a pourtant été mis en examen ou reconnu coupable d'un crime.

Il a été libéré comme deux autres prisonniers avec lui, le premier ayant été identifié comme étant Abdul Rabbani, 54 ans, également originaire du Pakistan, et Uthman Abdul al-Rahim Uthman, 40 ans, de nationalité yéménite. Eux non plus n'ont pas été inculpés d'un crime par les Etats-Unis au cours de leur incarcération.

Un sort toujours très incertain

Leur sort reste néanmoins encore bien incertain dans la mesure où personne ne sait vers où les trois hommes pourraient concrètement aller, ni quand. Le plus grand flou règne d'autant plus que certains des autres détenus qui ont été autorisés à être libérés au fil des ans de Guantanamo attendent depuis plus de dix ans que leur pays, ou un autre Etat, veuille bien les récupérer. La pandémie de Covid-19 a depuis retardé encore un peu plus les délais.

Le grand âge de Saifullah Paracha, et son état de santé fragile qui nécessite des soins médicaux coûteux, pourraient enfin retarder aussi son extradition. Et cela même si son avocat a certifié qu'il ne constituait «pas une menace permanente» pour les Etats-Unis ou pour n'importe quel Etat dans le monde.

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