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Afrique du Sud : au moins 212 morts dans des violences et pillages

Le taux de chômage est de 32,6%, un record dans le pays. Le taux de chômage est de 32,6%, un record dans le pays.[MARCO LONGARI / AFP ]

La tension est de plus en plus forte en Afrique du Sud, alors que le bilan des violences s’est alourdi vendredi avec au moins 212 morts dans des heurts et des pillages.

Les violences sont nourries par un ras-le-bol général et une crise économique profonde. La plupart des décès sont survenus lors de bousculades pendant des pillages de magasins et de centres commerciaux, a affirmé la police. D’autres sont liés à des explosions de distributeurs automatiques de billets et à des tirs.

Ces heurts se sont largement répandus à Johannesburg, la plus grande ville du pays, où 45 personnes sont mortes.

La police dépassée

Le ministre de la police, Bheki Cele, s’est engagé à ce que la situation «ne se détériore pas davantage». Néanmoins, les images montrent des forces de l’ordre dépassées par les événements. Dans la journée, des pillards ont été vus en train de vider des chambres froides d’une boucherie, devant un agent de sécurité impuissant.

Face à cette montée de violence, l’armée a dû être déployée, avec 2.500 soldats. Au total, 1.234 personnes ont été arrêtées. Cependant, les destructions se sont poursuivies dans la soirée de mardi.

La raffinerie South African Petroleum, qui fournit 35% du carburant consommé dans le pays, a même déclaré fermer temporairement son usine. 

Des appels au calme ignorés

L’Afrique du Sud traverse une période critique. Un taux de chômage record à 32,6% et une troisième vague de Covid-19. Le gouvernement a donc imposé de nouvelles restrictions sanitaires à la fin du mois de juin.

Dans ce contexte tendu, des milliers de Sud-Africains n’ont pas obei aux appels au calme des autorités.

L'Afrique du Sud est également confrontée à des tensions politiques, avec la condamnation à 15 mois de prison ferme à l'encontre de l'ancien président Jacob Zuma. Ce dernier avait refusé à plusieurs reprises de témoigner dans le cadre d’enquêtes sur la corruption d’État pendant sa présidence, entre 2009 et 2018.

Une violence «provoquée» 

En déplacement à Durban, là où les violences avaient commencé il y a une semaine,Cyril Ramaphosa, président de l'Afrique du Sud a déclaré que les troubles et pillages étaient  « provoqués, planifiés et coordonnés». 

«Nous allons les poursuivre. Nous en avons identifié un bon nombre, nous ne permettrons pas l'anarchie et le chaos» dans le pays, a-t-il ajouté, alors que la police enquête sur 12 personnes soupçonnées d'être derrière le déchaînement de violence de ces derniers jours.

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