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L'Afrique du Sud veut interdire l'élevage de lions destinés à la chasse

Plus de 300 fermes d'élevage sont implantées en Afrique du Sud, et proposent aux touristes de chasser des lions élevés en captivité. [Simon Maina / AFP]

8.700 dollars. Pour cette somme, vous pouvez participer à un safari en Afrique du Sud, traquer un lion élevé en captivité (parfois drogué), le tuer, et le ramener en trophée chez vous.

Enfin, plus pour longtemps. Le gouvernement sud-africain a annoncé son intention de mettre fin à la «chasse en boîte» pour les lions. Cette pratique, née dans les années 80, est une véritable attraction touristique : les vacanciers paient des agences pour chasser des animaux gardés dans de grands enclos. 

Une activité qui nuit à «l'authenticité» du pays, selon la ministre de l'Environnement Barbara Creecy. «L'industrie du tourisme est sensible aux perceptions négatives», a-t-elle déclaré ce 2 mai. «Nous devons nous assurer que les touristes intéressés par la chasse authentique ne vont pas tuer des animaux sortis d'une cage.» 

Une décision «courageuse»

Le gouvernement ne prévoit pas d'interdire la chasse des lions sauvages, simplement celle des animaux élevés en captivité. «Nous ne voulons plus d'élevage en captivité, de chasse d'animaux élevés en captivité, de câlinerie de lionceaux en captivité, d'utilisation de lions en captivité...», a énuméré Barbara Creecy. 

Une décision que la Société mondiale de protection des animaux (WSPA) a qualifié de «courageuse», et de «premier pas vers un changement durable». Les ONG réclamaient depuis longtemps la fin de la chasse en boîte. Les Etats-Unis, l'Union Europénne et l'Australie avaient d'ailleurs interdit l'importation de trophées de lions sur leur sol. 

La volonté du gouvernement pourrait permettre de ralentir l'extinction des lions. En 25 ans, leur population a diminué de moitié, rapporte National Geographic. Il ne resterait plus que 20.000 spécimens en Afrique. 

8.000 à 12.000 lions élevés en captivité

Encore faut-il que la volonté soit traduite en loi. Le gouvernement peut malheureusement compter sur la forte opposition des plus de 300 fermes d'élevage implantées dans le pays. Elles représentent entre 8.000 et 12.000 lions élevés en captivité. C'est trois fois plus que dans la nature, selon l'association sud-africaine Endangered Wildlife Trust. 

Le commerce des fermes d'élevage était jusqu'ici florissant : en plus des revenus du séjour et des frais de trophée, elles pouvaient revendre les carcasses des animaux tués à travers l'Afrique. Les os de lions sont particulièrement demandés en Asie du Sud-Est, où ils sont utilisés par la médecine tradtionnelle. 

Pour l'instant, seul le sort des lions est évoqué. Mais les fermes d'élevage permettent aussi de chasser des buffles, des crocodiles ou encore des antilopes. 

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