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Afghanistan : que va devenir l'aéroport de Kaboul après le départ des Américains, le 31 août ?

Les Américains auront bientôt quitté la zone Les Américains ont quitté la zone. [Taylor Crul / US AIR FORCE / AFP]

Une question en suspens. Alors que les Etats-Unis ont évacué leurs derniers militaires ce 30 août, l'avenir de l'aéroport de Kaboul (Afghanistan), utilisé pour évacuer les réfugiés depuis la prise de pouvoir des talibans, n'est pas encore connu.

«Cet aéroport est d'une importance existentielle pour l'Afghanistan car sans lui, aucune aide médicale ou humanitaire ne peut parvenir, ce qui signifie qu'il est aussi de la plus haute importance pour l'action des Nations unies», a déclaré ce mardi la chancelière allemande Angela Merkel.

La Turquie s'était positionnée pour sécuriser et gérer le lieu particulièrement sensible. Cependant, cette position est rendue difficile par les exigences des talibans. D'après Recep Tayyip Erdogan, ces derniers proposent à Ankara d'exploiter l'aéroport à condition que le groupe armé assure la sécurité. Un risque que ne semble pas prêt à prendre la Turquie. 

«Admettons que vous preniez en charge la sécurité, mais alors que dire au monde si un autre bain de sang se produisait là-bas ? Ce n'est pas simple», a déclaré le président turc, en faisant référence aux récentes explosions terroristes qui ont eu lieu à l'aéroport de Kaboul. Plus de cent personnes sont mortes, y compris 13 militaires américains.

Les 500 soldats environ fournis par Ankara ont d'ailleurs quitté les lieux, preuve de l'échec des discussions. Les talibans refusent en effet toute présence militaire sur le sol afghan, et la Turquie ne semble pas faire exception. 

Un «mécanisme» américain ? 

A l'heure actuelle, il semblerait donc que seul le groupe armé soit en mesure de pouvoir prendre le contrôle de l'infrastructure à partir du 1er septembre. Ceux-ci se montrent d'ailleurs confiants. «Nos combattants et nos forces spéciales sont capables de contrôler l'aéroport et nous n'avons besoin de l'aide de personne pour la sécurité et le contrôle administratif de l'aéroport de Kaboul», a déclaré ce 30 août un porte-parole des talibans, Bilal Karimi.

Seulement, aucun gouvernement n'a encore été annoncé, et il semble presque impossible de voir l'aéroport fonctionner dans ces conditions, d'autant plus après l'attentat terroriste. Ce type d'infrastructure demande en effet une expertise particulière, qui ne semble pas à la portée des talibans pour le moment. 

Cela est un problème pour les nations occidentales, qui comptaient continuer à accueillir des réfugiés en partance de Kaboul. D'autant que les talibans auraient promis de laisser partir des Afghans après le 31 août. Mais si aucun avion ne peut se poser, ou si aucune compagnie n'accepte de se poser sur place, certaines personnes menacées par le nouveau régime ne pourront pas s'enfuir comme prévu. A cela s'ajoute un mauvais état des bâtiments, comme la tour de contrôle qui doit être remplacée. 

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, a cependant promis sur Fox News qu'un «mécanisme» pour aider à sortir les derniers ressortissants du pays serait trouvé. Reste à savoir si les réfugiés auront accès à ce procédé futur, et si ceux-ci ne seront pas trop effrayés pour se rendre à l'aéroport. 

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