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Le Royaume-Uni déploie l'armée pour faire face à la pénurie d'essence

Depuis une dizaine de jours, de longues files d'attente se forment devant les stations-service britanniques. [Niklas HALLE'N / AFP]

Face à la pénurie d'essence qui frappe le Royaume-Uni depuis une dizaine de jours, le gouvernement avait demandé à l'armée de se tenir prête à intervenir en cas de besoin. Ce lundi 4 octobre, le déploiement des militaires a bel et bien commencé, pour faciliter l'approvisionnement des stations-service.

Environ 200 soldats ont été mobilisés dans le cadre de cette opération baptisée «Escalin». Tous ont été spécialement formés à conduire des poids lourds et à remplir les pompes à essence. Ils ont pour l'heure principalement été déployés à Londres et dans le sud-est du pays, là où les problèmes d'approvisionnement se font le plus ressentir.

Cette situation est la conséquence d'un manque de main d'oeuvre causé à la fois par le Brexit et la pandémie. Les stations-service peinent à se fournir en essence en raison d'une pénurie de chauffeurs routiers. Les supermarchés, chaînes de restauration rapide et même les pubs rencontrent eux-aussi des problèmes de livraison.

Ces derniers jours, de longues files d'attente se sont formées devant les stations-service. Des automobilistes excédés ont parfois attendu pendant des heures pour remplir le réservoir de leur véhicule. Certains établissements se sont même retrouvés totalement à court de carburant, incapables de répondre à la demande.

Ce dimanche 3 octobre, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a assuré que la situation était en train de s'«apaiser». Selon Gordon Balmer, directeur exécutif de la Petrol Retailers Association, 22% des stations-service à Londres et dans le sud-est de l'Angleterre n'ont pas du tout d'essence et, parmi les 1.100 commerces avec lesquels il était en contact dimanche, certains étaient à court de carburant depuis plus d'une semaine.

D'autres secteurs touchés

Interrogé par Sky News, Gordon Balmer a par ailleurs indiqué que la reconstitution des stocks pouvait prendre jusqu'à 10 jours. Un laps de temps pendant lequel le gouvernement compte donc sur les militaires de l'opération Escalin pour contenir la colère des automobilistes britanniques.

La pénurie d'essence n'est néanmoins pas le seul problème de l'exécutif puisque le manque de main d'oeuvre touche aussi d'autres secteurs. Ce lundi, des éleveurs de porcs ont notamment manifesté pour protester contre le nombre insuffisant de bouchers. Faute de pouvoir envoyer leurs bêtes à l'abattoir et incapables de les garder dans des élevages surpeuplés, ils se trouvent contraints de les abattre. Dénonçant l'absurdité de «tuer des animaux sains qui iront à la poubelle», ils réclament au gouvernement des visas temporaires pour des travailleurs étrangers.

Une demande entendue puisque l'exécutif a amendé sa politique d'immigration, durcie après le Brexit, pour accorder jusqu'à 10.500 visas de travail temporaires, notamment pour des chauffeurs routiers. Boris Johnson a néanmoins prévenu qu'il ne reviendrait pas au «vieux modèle fatigué et déficient» de l'avant Brexit et à une «immigration incontrôlée».

Participant actuellement au congrès annuel de son parti conservateur, le Premier ministre britannique se trouve dans une position inconfortable. Les éleveurs de porcs l'ont d'ailleurs suivi jusqu'à Manchester, où se tient le rassemblement politique, pour exprimer leur colère. 

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