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«Pandora Papers» : pourquoi cette enquête porte-t-elle ce nom ?

Selon cette nouvelle enquête, près de 300 responsables publics, 35 chefs d’Etat, et 130 milliardaires ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale. [©ICIJ]

Après les «Panama Papers», une nouvelle enquête du consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), baptisée «Pandora Papers», a révélé ce dimanche 3 octobre que plusieurs chefs de gouvernement avaient placé leurs avoirs dans des sociétés offshore pour échapper aux impôts.

Cette nouvelle enquête, à laquelle ont collaboré environ 600 journalistes de 151 médias dans 117 pays pendant plus de deux ans, s'appuie sur une quantité hors norme de documents. Ce qui fait d’elle la plus grande enquête journalistique collaborative jamais réalisée.

Il a fallu plus de deux ans pour permettre aux journalistes d'étudier les 11,9 millions de documents provenant de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore. Un travail titanesque qui a inspiré le nom de ce nouveau travail d'investigation.

Car comme le mythe grec de la «boîte de Pandore», d'où est tiré le nom de cette enquête, l'étude de ce nouveau dossier sur les paradis fiscaux s'est révélée être sans fond ni fin. D'ailleurs l'ICIJ précise que «l'ancien mythe de la boîte de Pandore évoque toujours une vague de problèmes et malheurs», une allusion sans équivoque aux conclusions de cette nouvelle enquête.

Pour rappel, Pandore est la première femme, créée par Héphaïstos sur l’ordre de Zeus. Envoyée sur Terre avec une mystérieuse boîte, Pandore devient malgré elle l’instrument de la vengeance du dieu de l'Olympe. Alors qu'elle avait interdiction d'ouvrir le coffre, elle céda à la curiosité et libéra tous les maux de l'humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, et l'Orgueil.

Des personnalités de premier ordre dans le viseur 

Selon cette nouvelle enquête, près de 300 responsables publics, 35 chefs d’Etat, et 130 milliardaires ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale.

Parmi les utilisateurs des sociétés mis au jour par les Pandora Papers, figure notamment le roi Abdallah II de Jordanie. Ce dernier a ainsi fait l'acquisition de 14 résidences de luxe d'une valeur de plus de 106 millions de dollars, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, via ce système.

De son côté, le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écran qui ont servi à financer l'achat du château Bigaud, à Mougins, dans le sud de la France. 

La liste est longue, mais parmi les personnalités exposées, se trouvent également la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

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