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Sahel : Vers une fracture entre la France et le Mali ?

Le premier ministre malien, Choguel Maiga, et le président français Emmanuel Macron. [KENA BETANCUR / AFP, Thomas COEX / AFP]

Bamako a convoqué ce mardi l'ambassadeur de France après les propos jugés «regrettables» du président Emmanuel Macron à l'encontre de la junte militaire au pouvoir au Mali.

«Le ministre a invité les autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur», a commenté le ministère malien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le texte fustige les «propos inamicaux et désobligeants» d'Emmanuel Macron et exprime une «vive protestation contre ces propos regrettables».

Emmanuel Macron fustige l'absence de l'Etat malien

Emmanuel Macron a appelé mardi sur France Inter à ce «que l'Etat revienne» au Mali, dans un contexte de fortes tensions avec le pays sahélien, où la France est en train de réduire son dispositif militaire.

Le chef de l'Etat a salué «des vrais succès» de l'armée française au Mali mais a demandé à ce que «derrière, les projets se développent», au risque de voir les «terroristes reprendre» les territoires libérés. Selon Emmanuel Macron, les soldats français ne peuvent pas «remplacer ce qui est le travail» des Etats du Sahel.

Le retrait français à l'origine de nouvelles crispations

Au Sahel, où elle intervient militairement depuis 2013 contre les groupes jihadistes, la France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire avec une réduction de ses effectifs d'ici à 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui. Une décision qui signe la fin de l'opération Barkhane.

A la tribune de l'ONU, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga a parlé d'un «abandon en plein vol», propos qualifiés de «honte» par l'Elysée.

La France concurrencée au Sahel

Les Français voient leur influence contestée au Mali, notamment par la Russie. La junte malienne au pouvoir envisage de recourir aux services des paramilitaires russes de la sulfureuse société privée Wagner. Pour Paris, la présence de ces «mercenaires» serait «incompatible» avec le maintien de la présence militaire française au Mali.

Le 24 septembre dernier, le décès de Maxime Blasco a porté à 52 le nombre de soldats français tués au combat au Sahel depuis 2013.

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