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Boycott diplomatique des JO de Pékin : quels sont les précédents ?

A Sydney (Australie), des manifestants appellent à boycotter les JO d'hiver de Pékin. [Saeed KHAN / AFP]

Les Etats-Unis n'enverront aucun représentant diplomatique aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin, en février prochain, en raison du «génocide et des crimes contre l'humanité en cours au Xinjiang». Une décision qui s'inscrit dans la longue histoire du boycott aux JO.

De par leur portée internationale et leur hypermédiatisation, les Jeux olympiques sont une compétition éminemment politique et reflètent, parfois bien malgré eux, les rivalités géopolitiques du moment.

Pour «sanctionner» le pays organisateur ou bien protester contre la participation d'une autre délégation, certains Etats choisissent le boycott, une pratique diplomatique devenue une quasi tradition olympique.

Boycotts en série aux JO de 1956

Les Jeux olympiques de Berlin, organisés par le régime nazi en 1936, sont les premiers à faire l'objet d'un boycott. Le gouvernement espagnol de l'époque décide de ne pas y participer et organise à la place des «Olympiades populaires», conçue comme une version «antifasciste» de la compétition.

En 1956, les Jeux de Melbourne sont marqués par des boycotts en série. En pleine crise du canal de Suez, l'Egypte, le Liban et l'Irak n'envoient aucun athlète pour protester contre la présence d'une délégation israélienne. Simultanément, l'Espagne, la Suisse et les Pays-Bas refusent de participer aux épreuves pour dénoncer la répression soviétique du mouvement pro-démocratie de Budapest. Vexée par la présence d'un drapeau de Taïwan, la délégation chinoise quitte elle le village olympique en pleine compétition.

Guerre froide

Durant la guerre froide, les tensions entre Etats-Unis et Russie se font également ressentir sur le terrain sportif. En raison de l'invasion de l'Afghanistan par l'Armée Rouge, les Etats-Unis (et certains de leurs alliés) boycottent les Jeux olympiques de Moscou. La même décision est prise côté russe pour les JO de Los Angeles quatre ans plus tard.

Les récents JO de Pékin en 2008 et Sotchi en 2014 ont également fait l'objet de controverses liées à des violations de droits humains mais aucun n'a subi de boycott.

Bien qu'il ne soit «que» diplomatique (les athlètes américains iront bien à Pékin), le boycott des prochains Jeux d'hiver par Washington marque une nouvelle étape du refroidissement des relations avec la Chine. D'autres pays pourraient suivre l'exemple américain, comme c'est déjà le cas de la Nouvelle-Zélande.

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