Alors que les autorités chinoises assurent que l'approvisionnement en denrées est «suffisant» dans la ville de Xi'an, située au centre du pays et confinée pour cause de Covid-19, des habitants ont pourtant affirmé l'inverse ce jeudi, et assuré qu'ils manquaient de nourriture.
Plusieurs personnes résidant dans cette ville de quelque 13 millions d'habitants, sous cloche depuis une semaine, se sont en effet confiés à ce sujet à l'Agence France-Presse.
Mercredi, les autorités locales ont admis que les restrictions pesaient sur l'approvisionnement en nourriture. Mais le gouvernement central a relativisé jeudi ces difficultés. Pas de quoi rassurer les habitants confinés, qui n'ont le droit de sortir se ravitailler qu'une fois tous les trois jours.
Gao Feng, porte-parole du ministère du Commerce, a indiqué que les autorités prendraient en cas de nécessité des mesures supplémentaires pour assurer l'approvisionnement de Xi'an.
«Un repas par jour»
La télévision nationale a montré jeudi des images d'employés en combinaison intégrale en train de trier des oeufs, des légumes et de la viande avant de faire du porte-à-porte pour les livrer aux habitants.
Certains résidents se plaignaient cependant toujours d'un manque de nourriture. «On ne m'a pas livré», pestait une habitante qui n'a pas souhaité donner son nom à l'AFP.
«Il y a deux jours, j'ai réussi à passer commande à ma supérette. Mais pas aujourd'hui», a-t-elle regretté. «J'ai du riz à la maison [...] Il me reste plusieurs oeufs. Un par repas, un repas par jour».
Une autre habitante a indiqué sous couvert de l'anonymat qu'elle avait pu se ravitailler après négociation avec sa résidence pour sortir trente minutes. Le supermarché avait peu de réserves et les légumes n'étaient pas frais, selon cette dernière.
La Chine a fait état jeudi de 207 nouveaux malades du Covid-19, dont 155 à Xi'an, des chiffres élevés pour le pays, qui observe une politique de zéro Covid accompagnée de mesures radicales.
Plus d'un millier de cas ont été recensés dans la métropole depuis la découverte d'un foyer épidémique le 9 décembre. Cette résurgence est la plus grave signalée en Chine depuis mars 2020, au plus fort de l'épidémie dans le premier pays touché par le Covid.